Quand deux maladies s’acharnent sur les enfants

Une nouvelle étude internationale, publiée dans la revue Scientific Reports, lance un signal d’alarme sur la santé des enfants de moins de cinq ans dans les pays à revenu faible et intermédiaire. En analysant les données de plus de 669 000 enfants suivis entre 2015 et 2024 dans 45 pays, les chercheurs ont découvert que plus d’un enfant sur vingt souffrait en même temps d’épisodes de diarrhée et d’infections respiratoires aiguës. Deux affections déjà graves séparément, mais redoutables lorsqu’elles se combinent. Ce double fardeau fragilise les plus jeunes, accroît le risque de complications sévères et contribue à une mortalité infantile encore trop élevée.

Les causes sont multiples et dépassent le strict domaine médical. La pauvreté, le manque d’accès à l’eau potable, la malnutrition, l’absence de vaccination, mais aussi des facteurs sociaux comme la maternité précoce, sont autant d’éléments qui aggravent la vulnérabilité des enfants. Les conséquences, elles, vont bien au-delà des hospitalisations répétées : elles compromettent la croissance, affaiblissent durablement le système immunitaire et laissent parfois des séquelles irréversibles.

Pour les chercheurs, il est urgent d’agir avec une approche globale qui combine prévention, vaccination, amélioration de l’accès à l’eau et réduction des inégalités. L’étude rappelle une évidence trop souvent négligée : la santé infantile ne dépend pas seulement des hôpitaux, mais aussi des conditions de vie dans lesquelles grandissent les enfants. Face à ces maladies qui s’acharnent ensemble, c’est toute une génération qui risque de payer le prix du retard à agir.

Nouhad Ourebzani