Le favoritisme, un fléau dénoncé sans cesse mais qui a de beaux jours devant lui. Il faut être privilégié pour prétendre hospitaliser un proche malade, même celui qui souffre d’une maladie mentale. Le ver est dans le fruit.
Le citoyen lambda doit supplier, chercher parmi ses voisins et ses amis un éventuel secours en la personne d’un responsable ou d’un simple travailleur au sein d’une structure censée accueillir le malade sans aucune entremise.
Le cas de Halim n’est pas unique en son genre. Cet adolescent multiplie les crises dépressives et les fugues, et les tentatives de ses parents de le faire admettre dans un hôpital spécialisé sont restées vaines. « Sa souffrance est conjuguée à celle de sa famille qui voit son enfant s’enfoncer dans la dépression sans pouvoir agir » témoigne sa tante qui déplore le fait que le père ne trouvait pas un écho en milieu hospitalier. « Il y emmenait son fils une fois la crise passée, muni des prescriptions médicales, et une fois celui-ci revenu à la maison après ses fugues.
Mais sans résultat ». On lui a fait comprendre qu’il doit faire intervenir quelque connaissance, ajoute-t-elle. Une rencontre décisive avec une personne qui s’est avérée être une oreille attentive et de bon conseil l’a aidé enfin.
« Emmener mon neveu en pleine crise n’est pas une mince affaire quand il manque un moyen de transport adéquat, mais c’est ce qui a décidé de son hospitalisation en urgence » déplore notre interlocutrice.
Nadia Rechoud