Quand le patient doit se procurer une pièce médicale pour une intervention chirurgicale

Comment en sommes-nous arrivés à demander à un patient d’acquérir lui-même une prothèse en vue d’une intervention chirurgicale ? Un fait ahurissant et affligeant auquel la famille de Athmane a été confrontée. Le sexagénaire souffre de coronaropathie (rétrécissement d’une artère coronaire) et les éventuelles conséquences sur le cœur peuvent être très graves. Des douleurs à la poitrine et une grande fatigue l’ont incité à se faire ausculter. Après une série d’examens au sein d’un établissement hospitalier de la capitale, il en ressort l’urgence d’une opération et la pose d’un stent, un petit ressort en métal qui permet de maintenir l’artère suffisamment ouverte afin que le sang puisse circuler de façon normale. Seulement, c’est à ce retraité qu’il revient de se procurer ce dispositif indispensable à sa survie. Ce n’est pas chose facile. Sa famille est dans le désarroi le plus total. « C’est quand même surprenant que l’on demande à un malade ou à ses proches d’acheter une prothèse pour le cœur » s’étonne Mohamed, son fils ainé. « Ce n’est pas tout. Un médecin nous a demandé d’emmener mon père à la maison, en attendant de trouver cette prothèse alors que son état nécessitait un suivi. Il était d’ailleurs hospitalisé. Le voyant le lendemain, il s’est mis à crier et à rabrouer le patient. ‘’On ne fait pas du social ici’’ lui a-t-il lancé. Il y va pourtant de la vie d’un malade dont le cœur fait des siennes ». Athmane est finalement transféré vers un autre hôpital où il va être pris en charge, l’intervention chirurgicale étant programmée. « Les comportements varient d’un hôpital à un autre. Là où il était, mon père a subi le fameux principe de la priorité, on préfère prendre en charge une personne plus jeune. C’est insensé ».

Nadia Rechoud

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