Nous sommes à quelques jours de la rentrée des classes pour les enseignants. Ces derniers font toujours face à des enjeux qui impactent directement leur santé.
D’après le rapport d’une étude du Speyside « Les maladies professionnelles chez l’enseignant des écoles : un état des lieux du système », mené en Colombie, les enseignants sont exposés à des troubles de la voix, des maladies de l’appareil locomoteur et psychosociaux. Selon les résultats de cette étude, les affectations les plus fréquentes dans cette frange de la population sont les troubles de la voix , du système musculo-squelettique et psychosociaux.
Thomas Cuellar, directeur médical de Sanofi CHC dans la région, a expliqué que les activités quotidiennes des enseignants, qui dans de nombreux cas ne sont pas seulement des éducateurs, mais agissent également en tant que soignants pour leurs élèves, peuvent avoir des conséquences sur leur santé
Il ajoute que « les enseignants exercent leur métier debout la plupart du temps et leur voix est une ressource fondamentale, ils tissent des relations interpersonnelles avec leurs élèves et ont des charges administratives souvent imperceptibles de l’extérieur. De plus, ils sont en contact avec des enfants et des adolescents sujets aux maladies infectieuses et virales ».
Il fait comprendre que lorsque les enseignants doivent élever la voix en classe, ils s’exposent à souffrir de dysphonie, « une affection courante pour cette population, qui peut être fonctionnelle, causée par l’effort vocal, et organique, où la voix due à une lésion systémique comme la laryngite ».
Pour réduire l’impact des troubles de la voix sur les enseignants, le rapport de l’étude met en avant l’importance de boire de l’eau fréquemment, de manger lentement, de bâiller pour détendre la gorge et d’éviter de crier mais aussi d’utiliser des technologies telles que les microphones à haut-parleur.
L’étude parle aussi des maladies qui affectent le système musculo-squelettique, puisque l’enseignement des cours debout pendant de longues périodes ou le maintien de positions inconfortables et statiques pour assister les élèves sont « des facteurs de risque d’apparition de blessures dans l’appareil locomoteur des enseignants, pouvant aller d’un léger inconfort causé par une inflammation, une diminution ou une perte de force musculaire à une limitation fonctionnelle ».
«La mise en place de pauses actives pendant la journée de travail et d’une routine d’exercices sont deux pratiques d’auto-soins qui peuvent réduire l’apparition de ce type de maladie chez les enseignants. Il est important de ne pas laisser passer inaperçue une affection du système musculo-squelettique lorsque qu’elle survient et de prendre des mesures en temps opportun », a insisté Thomas Cuellar.
L’étude a montré que les enseignants exposent également leur santé mentale. Les enseignants ont un rôle fondamental dans la vie des élèves et cela implique des charges émotionnelles qui peuvent avoir un impact sur leur santé mentale. De plus, ils sont responsables de tâches administratives qui prolongent leur journée de travail au-delà de la salle de classe.
« Nous sommes à un moment de l’histoire où parler de santé mentale n’est plus tabou et nous avons accès à des informations certifiées sur le sujet. Ainsi, les enseignants qui identifient eux-mêmes des symptômes de dépression ou d’anxiété peuvent rechercher le soutien professionnel nécessaire et mettre en place des pratiques d’autosoins qui renforcent leur estime de soi », a conclu Thomas Cuellar.
Karima B