Deux ans après la détection d’un cancer du sein et de l’intervention chirurgicale pour l’ablation de celui-ci, Rahima qui est toujours sous chimiothérapie orale affirme que son état de santé est tantôt rassurant tantôt démoralisant.
» Par moments, je me sens bien mais je traverse également des périodes d’abattement lorsque mon corps est endolori. En plus des comprimés de chimiothérapie, je subis une hormonothérapie périodique par injection. Les douleurs qui suivent sont insupportables, je ne peux pas quitter le lit pendant deux ou trois jours ».
Ce qui ajoute à la détresse de Rahima comme elle le souligne, c’est le fait qu’elle doit s’occuper seule de son foyer et de ses deux garçons et de son époux.
» En plus de m’occuper de tout, je soulève des objets lourds en oubliant qu’il m’est interdit de le faire. Mais ce qui me fait peur, c’est qu’il y ait récidive comme c’est le cas d’une patiente avec laquelle j’ai partagé la chambre d’hôpital et sympathisé ».
Rahima déclare qu’elle est hantée par cette idée depuis l’appel qu’elle a reçu de son amie. « Nous avons l’habitude de nous parler au téléphone et lorsqu’elle m’a appelée récemment, elle m’a appris qu’elle fait une rechute. J’ai été épouvantée. J’imagine son désarroi, j’ai beaucoup de peine pour elle et j’ai peur ».
Témoignage recueilli par Nadia Rechoud