En même temps que l’aspect spirituel du jeûne, le côté relatif à l’hygiène de vie n’est pas à négliger. Jeûner ne signifie pas se priver de nourriture pendant la journée pour se gaver le soir, cela relève de l’absurde.
Les habitudes alimentaires durant ce mois sont hallucinantes. Entre la composition irraisonnable du repas de l’Iftar (notamment les matières grasses et les épices en tous genres), les sucreries consommées à outrance tout au long de la soirée et les boissons gazeuses et autres jus, c’est un véritable cataclysme qui frappe la santé.
L’excès est dans tout ce que les jeûneurs consomment. On mange avec les yeux, les étals (fruits et légumes, pains et pâtisseries) sont littéralement vidés. Des breuvages conditionnés dans des sachets par des vendeurs occasionnels et présentés à tous les coins de rue, un phénomène qui fait désormais partie des rituels de la rupture du jeûne dans nombre de foyers. Qu’importe la quantité de sucre contenue dans toutes ces boissons et les conditions d’hygiène.
C’est dire qu’il n’y a rien de religieux dans les comportements adoptés pendant le Ramadhan et qui se perpétuent au fil des ans en dépit des appels à la raison et des avertissements lancés par les médecins. Diabète, triglycérides et cholestérol ne sont pas loin. Les personnes diabétiques ne sont pas en reste, déjà que beaucoup parmi eux sont fâchés avec les régimes alimentaires le reste de l’année, habitués des fast food et des cafés.
La tendance n’est pas non plus à la sagesse pendant la période de jeûne, nombreux sont ceux qui laissent leur inclination à la fringale prendre le dessus, ouvrant la voie à des complications qui peuvent être induites par le diabète telles que les maladies cardiovasculaires et les maladies rénales.
La communauté scientifique affirme pourtant que le fait de jeûner préserve la santé. La thérapie par le jeûne commence à faire son chemin au sein de populations qui s’y adonnent par esprit d’hygiène de vie, un geste médical qui consiste à apurer l’organisme et à le nettoyer de tous les déchets accumulés. Chez nous, l’occasion d’en faire de même pendant le Ramadhan n’est jamais saisie.
Nadia Rechoud