Régime méditerranéen : manger mieux, bouger plus, pour réduire le risque de diabète

Un régime méditerranéen enrichi par quelques ajustements simples pourrait devenir une arme redoutable contre le diabète de type 2. C’est la conclusion d’une vaste étude espagnole menée pendant six ans auprès de près de 5 000 personnes âgées de 55 à 75 ans, toutes en surpoids ou obèses, mais non diabétiques au départ.

Les chercheurs ont réparti les volontaires en deux groupes. Le premier a suivi un régime méditerranéen classique, riche en huile d’olive, fruits, légumes, légumineuses, noix et poisson, sans restriction particulière. Le second a bénéficié d’un programme renforcé : le même régime, mais avec une réduction calorique d’environ 600 calories par jour, une activité physique régulière — marche rapide, exercices de renforcement et d’équilibre — et un accompagnement professionnel pour soutenir la perte de poids.

Les résultats parlent d’eux-mêmes. Après six ans, 12 % des participants du groupe « classique » avaient développé un diabète de type 2, contre seulement 9,5 % dans le groupe « optimisé ». Cela représente une réduction relative du risque de 31 %. Les bénéfices se sont également traduits sur le poids et la silhouette : une perte moyenne de 3,3 kilos et une diminution du tour de taille de 3,6 centimètres pour le groupe renforcé, contre seulement 0,6 kilo et 0,3 centimètre dans l’autre groupe.

Pour les spécialistes, ce n’est pas une surprise totale, mais une confirmation précieuse. Le régime méditerranéen est depuis longtemps reconnu pour ses vertus cardiovasculaires et métaboliques. L’étude montre qu’il devient encore plus efficace lorsqu’il est associé à une gestion calorique et à un mode de vie actif. « On peut prévenir plusieurs cas de diabète sur cent avec des mesures accessibles et durables », souligne le coordinateur du projet.

Le diabète de type 2 est une véritable pandémie silencieuse. Sa progression rapide, liée au surpoids et à la sédentarité, en fait l’un des principaux défis de santé publique du XXIᵉ siècle. Selon certains experts, une réduction de 30 % du risque, si elle était appliquée à grande échelle, pourrait se traduire par des millions de cas évités à l’échelle mondiale.

Bien sûr, les auteurs de l’étude reconnaissent certaines limites. Difficile de savoir si c’est la restriction calorique, l’activité physique ou l’accompagnement qui joue le rôle le plus important : c’est sans doute la combinaison des trois qui explique le succès. Le suivi reposait aussi en partie sur les déclarations des participants, ce qui peut introduire un biais. Mais la solidité de l’essai, conduit dans 23 centres et suivi sur plusieurs années, donne un poids incontestable à ces résultats.

Le message est finalement simple. Le régime méditerranéen reste une base solide, mais il gagne toute sa puissance quand il s’accompagne d’une alimentation plus mesurée, de quelques pas supplémentaires chaque jour et d’un suivi adapté. Inutile de bouleverser sa vie : marcher davantage, manger un peu moins, se tourner vers une assiette colorée de légumes, de fruits et de poisson peut suffire à inverser la tendance.

Face à une maladie chronique qui touche des millions de personnes, la solution n’est peut-être pas dans un traitement complexe, mais dans une discipline de vie à la fois réaliste, durable et profondément humaine. Dans chaque calorie économisée et chaque pas accompli se cache une promesse : celle d’un futur moins vulnérable face au diabète.

Nouhad Ourebzani