L’Organisation mondiale de la santé (OMS) tire la sonnette d’alarme : plus de 11 millions de personnes meurent chaque année de maladies neurologiques, désormais considérées comme la première cause d’incapacité dans le monde. Ces affections, souvent sous-estimées, touchent tous les âges et toutes les régions, révélant l’urgence d’une réponse mondiale adaptée.
Selon le rapport publié le 14 octobre 2025, une personne sur trois sera confrontée au cours de sa vie à un trouble neurologique. Derrière ce chiffre, se cachent des pathologies très diverses : les accidents vasculaires cérébraux, les migraines chroniques, l’épilepsie, la maladie d’Alzheimer, de Parkinson, la sclérose en plaques ou encore certaines neuropathies liées au diabète.
« Les systèmes de santé du monde entier ne sont pas préparés à faire face à cette explosion de la demande en soins neurologiques », avertit le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS. « Il est urgent d’investir dans la formation, les infrastructures et la recherche. »
Le rapport montre que près de 80 % des décès liés à ces maladies surviennent dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. Dans certaines régions d’Afrique ou d’Asie du Sud, on ne compte qu’un seul neurologue pour un million d’habitants. Le manque de moyens, de sensibilisation et de structures spécialisées retarde le diagnostic et aggrave les séquelles.
Pour l’OMS, il faut agir sur plusieurs fronts : renforcer les systèmes de santé, intégrer les soins neurologiques dans les plans nationaux, prévenir les facteurs de risque comme l’hypertension ou le tabac, et soutenir la recherche sur les maladies neurodégénératives. L’organisation appelle également à une approche plus large impliquant médecins, psychologues, kinésithérapeutes et aidants familiaux.
Au-delà de l’impact humain, le coût économique est immense : les maladies neurologiques représentent près de 15 % du total mondial des années de vie perdues en bonne santé, un chiffre appelé à croître avec le vieillissement des populations. « Chaque minute compte », rappelle la Dr Dévora Kestel, directrice du département Santé mentale et neurologique à l’OMS. « Derrière ces statistiques, il y a des millions de vies bouleversées et des systèmes de santé au bord de la rupture. »
Avec cette alerte, l’OMS veut transformer une crise silencieuse en priorité mondiale, avant qu’elle ne devienne une catastrophe sanitaire durable.
Amina Azoune