Une équipe internationale de chercheurs vient de publier dans The American Journal of Psychiatry une étude qui pourrait changer la compréhension de la schizophrénie. Les scientifiques ont analysé le fonctionnement de l’habenula, une minuscule région située au centre du cerveau, et ont découvert qu’elle présentait des anomalies génétiques significatives chez les personnes atteintes de ce trouble.
Longtemps ignorée par la recherche psychiatrique, l’habenula joue pourtant un rôle essentiel dans la régulation des émotions, de la motivation et du sentiment de récompense. En comparant les tissus cérébraux de patients schizophrènes à ceux de sujets témoins, les chercheurs ont observé des modifications dans l’expression de gènes impliqués dans la communication entre neurones et la réponse au stress. Ces altérations pourraient expliquer certains symptômes persistants de la maladie, notamment la perte d’intérêt, le retrait social et la difficulté à ressentir du plaisir.
Cette découverte ouvre de nouvelles perspectives thérapeutiques. Plutôt que de cibler uniquement les circuits de la dopamine, comme le font la plupart des traitements actuels, les scientifiques envisagent désormais des approches visant à restaurer l’équilibre fonctionnel de l’habenula. L’objectif : mieux traiter les dimensions émotionnelles et motivationnelles de la schizophrénie, encore résistantes aux médicaments classiques.
En mettant en lumière cette structure discrète mais essentielle, l’étude rappelle que les grandes énigmes du cerveau se cachent parfois dans ses plus petites régions. Une avancée qui pourrait marquer un tournant vers une psychiatrie plus fine, fondée sur la compréhension biologique des troubles mentaux.
Nouhad Ourebzani