Secteur public ou privé, les traitements de faveur sont courants

Le clientélisme semble être devenu un sport national. Ce n’est pas uniquement dans les hôpitaux que l’on assiste à ce type d’abus qui consiste, pour le personnel médical, à ne pas respecter l’ordre de passage des patients.

Dans les cabinets privés, cette pratique est également usitée aussi bien par les assistants que par les médecins eux-mêmes. Payer les prestations d’un spécialiste -dont les tarifs n’arrêtent pas de démultiplier- ne signifie pas pour autant que l’on a droit à un traitement en conséquence.

Les malades constatent tous les jours dans les salles d’attente des praticiens privés le traitement de faveur accordé à des personnes qui, à peine arrivées, sont immédiatement admises dans le cabinet du médecin. Ce qui, forcément, suscite la colère de tous ceux qui attendent leur tour. Gare à celui ou celle qui oserait faire part de sa désapprobation.

Lila, une enseignante de 45 ans à fait les frais de sa réclamation. « Mon médecin traitant –cardiologue- m’a entendue me plaindre auprès de sa collaboratrice du fait que des personnes soient passées aussitôt rentrées, il est sorti et m’a rabrouée sèchement ». Cette femme a dû attendre, de plus, qu’il finisse une communication. « Une manière de me punir » dit-elle avant de poursuivre : « J’ai su de son assistante qu’il fixe des rendez-vous à ses amis et connaissances, ce qui ne manque pas de la mettre dans la gêne quotidiennement ». Ce spécialiste, comme beaucoup d’autres, est encouragé dans son arrogance par l’impunité, estime-t-elle.

Nadia Rechoud

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