Contrairement aux risques encourus en temps habituels, les personnes travaillant plus de 10 heures par jours, durant 50 jours de suite présentent un risque d’AVC plus élevé, selon une étude parue dans un journal américain spécialisé.
Le risque de survenue d’AVC apparaît doublé chez les sujets ayant été exposés pendant au moins dix ans à un travail prolongé, selon l’étude du journal Stroke, revue de l’American Heart Association.
Ce travail, s’appuie sur les données de la cohorte française Constances (sur l’âge, le sexe, le temps de travail et le fait de fumer ou non) qui regroupe 200.000 personnes âgées de 18 à 69 ans consultant des centres d’examens de santé.
Un entretien médical complémentaire a permis d’identifier d’autres facteurs de risques cardiovasculaires et de précédents AVC. Les personnes employées à temps partiel et celles qui avaient déjà eu un AVC avant d’avoir un temps de travail prolongé ont été exclues de l’étude.
La notion de temps de travail prolongé a été définie comme étant de dix heures minimum par jour pendant au moins 50 jours par an.
Ainsi, le temps de travail prolongé a été associé à un risque de survenue d’AVC 29% plus important dans la population concernée que dans celle travaillant moins.
« Etre exposé à un temps de travail prolongé sur dix ans minimum est fortement corrélé à la survenue d’AVC, avec un risque doublé dans cette population par rapport à celle travaillant moins ».
« L’association est plus significative chez les moins de 50 ans après prise en compte des facteurs de risque habituels », remarquent les chercheurs qui n’ont relevé aucune différence entre les femmes et les hommes.
Les nouveaux résultats pourront être utilisés pour la « prévention individuelle et globale », notent-ils même s’ils « devront être approfondis par des études complémentaires ».
L’étude sur l’association entre temps de travail prolongé et risque d’AVC a été réalisée par une équipe française de l’hôpital Raymond-Poincaré (AP-HP à Garches, dans les Hauts-de-Seine), des universités de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines et de Paris-Saclay (région parisienne) avec l’Inserm.
Meriem Righi