La prévalence du sida en Algérie est stabilisée à un niveau qui reste relativement important, en dépit de l’augmentation significative de la veille sanitaire à ce sujet. Du coup, on s’interroge si le dépistage significatif de cas de sida traduit une prolifération de cette maladie en Algérie ou, au contraire, cela dénote de l’efficience du plan national anti-sida et d’une maîtrise des mécanismes sanitaires dédiés à ce type de pandémie.
A cet effet et dans le cadre des préparatifs de la journée internationale de lutte contre le SIDA, coïncidant avec le 1er décembre, le Nadia Bourkiche Zekagh, Chef de service des activités sanitaires et des produits pharmaceutiques à la Direction de la Santé a fait savoir que « 58 nouveaux cas de séropositifs de différents âges, dont 14 cas de nationalité étrangère, ont été enregistrés lors du premier semestre 2018, contre 82 cas recensés durant la même période de l’année passée». Mme Bourkiche Zekagh a précisé également que « la majorité des malades sont traités au niveau des services des maladies infectieuses, sachant que ces services centraux ont été dotés de différents produits pharmaceutiques et sont encadrés par un personnel médical et paramédical spécialisé ».
Tout en admettant que le travail des médecins est souvent rendu difficile en raison du caractère tabou entourant cette maladie, le Dr Bourkiche notera, tout de même que « plus de 5000 personnes se sont rendues de façon volontaire aux trois centres de référence, ouverts au niveau de la wilaya d’Alger, destinés à la prise en charge des séropositifs, afin de procéder aux analyses nécessaires pour le dépistage de cette maladie ».
La nécessité de changer les mentalités et le regard de la société sur cette maladie -qui ne touche pas uniquement les homosexuels et les toxicomanes- peut contribuer à en limiter la propagation d’où l’importance des campagnes de dépistage et de vulgarisation autour de cette maladie, menées chaque 1er décembre.
Il faut, à ce titre, saluer les efforts fournis par l’Algérie pour lutter contre le virus du Sida, notamment à travers la gratuité des prestations sanitaires « y compris les médicaments antiviraux et les soins, au profit de tous les séropositifs, sans distinction aucune entre citoyen Algérien ou étranger, et ce dans le cadre du programme du plan national stratégique anti-sida (2016-2020) ».
Bien que les spécialistes estiment que le nombre de nouveaux cas enregistrés ces quatre dernières années tend vers la stabilité, il n’en demeure pas moins que de nouveaux cas apparaissent à chaque nouveau bilan. Ainsi, depuis l’apparition du virus en 1985 jusqu’au 30 septembre 2017, 11385 personnes dont 6347 hommes et 5038 femmes ont été diagnostiquées séropositives. Pour la seule période allant du 1er janvier au 30 septembre 2017, 723 nouveaux cas ont été recensés au niveau national dont 206 à Alger.
A noter, enfin, que dans le cadre de la tenue d’une série d’ateliers et de rencontres de sensibilisation aux risques liés à cette maladie, une Journée d’étude sera organisée le 2 décembre prochain à l’hôtel Sofitel du Hamma par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, en collaboration avec le représentant du programme commun des Nations Unies sur le VIH/SIDA (ONU SIDA) à Alger. Cet événement est placé sous le slogan : « Moi, j’ai fait le dépistage et toi ? ».
Kamir B.