Le choc, la peur que son fils ait eu un sort néfaste dans ce pays où il était parti (à l’aventure), un pays d’Amérique Latine dont la capitale avait été frappée par un séisme l’avaient anéantie. La famille de Chérifa en est convaincue, leur mère n’est pas sortie indemne de cet épisode de sa vie où l’inquiétude la rongeait de l’intérieur alors que tous les contacts étaient coupés avec son fils. Après une longue attente, le fils avait donné de ses nouvelles et était revenue au pays. « Notre maman dépérissait, elle qui était heureuse de vivre manifestait un chagrin immense même si notre frère était à nouveau parmi nous » témoigne son fils. « Nous sommes convaincus que la terrible angoisse et le stress qui l’avaient envahie au moment où elle pensait avoir perdu son fils avaient fait leur oeuvre ». Une consultation et certains examens s’était imposés au fils des mois, à mesure que des douleurs la prenaient au ventre et que sa peau jaunissait. Le diagnostic était sans appel : cancer du foie avec présence de métastases. « On nous avait dit que trop d’acide s’était accumulé dans son foie et l’a endommagé » déclare son fils qui se souvient que parce qu’il avait refusé de déjeuner une fois de retour à la maison après un énième rendez-vous médical, la mère s’était doutée que le résultat devait être inquiétant. « Nous avons tenté de la rassurer en vain ». Des jours, des mois et la sexagénaire tombe dans le coma. Puis, c’est la fin appréhendée par la famille.
Nadia Rechoud