Après la Palestine, la seconde table de l’iftar que nous vous proposons de découvrir, c’est celle du plus petit pays d’Afrique : le Djibouti.
Situé sur la corne de l’Afrique, Djibouti qui se trouve à l’intersection de plusieurs pays, tire de cette position géographique, sa diversité culturelle et la richesse de ses traditions.
D’une superficie totale de 23200 km2, Djibouti compte une population estimée à un peu moins d’1 million d’habitants, dont 94 % sont de confession musulmane.
A l’instar des autres pays musulmans, le ramadhan à Djibouti est un mois de piété, de partage et d’entraide.
L’Iftar, appelé « Aftour » revêt toutes les allures d’une fête, avec une table bien garnie autour de laquelle se réunissent famille et amis.
Pour la rupture du jeûne, la datte reste le fruit incontournable pour tous les Djiboutiens car, outre le fait de suivre la tradition du prophète Mohamed (QSSSL), la datte est connue pour rétablir la glycémie après toute une journée d’abstinence de toute nourriture.
La cuisine djiboutienne est une cuisine qui privilégie beaucoup les viandes (bœuf, chèvre, poissons…), les légumes, le riz et les épices (cannelle, safran, piment, cardamome, gingembre…). Cette cuisine colorée, relevée, pleine de saveur et de goût puise ses inspirations de celles des pays voisins comme la Somalie, l’Ethiopie ou le Yémen.
Plusieurs plats font la réputation de la cuisine djiboutienne, à commencer par les fameux samboussas (triangles de pâte, farcis avec de la viande de bœuf, relevés avec du piment, de l’ail, de la coriandre et des épices) Mais aussi le fah-fah (sorte de pot-au-feu épicé composé de viande de chèvre et d’un assortiment de légumes comme le chou blanc, le poireau, la pomme de terre, la tomate, …etc). Le skoudehkaris fait également partie des incontournables de la gastronomie djiboutienne.Il ‘agit d’un savoureux riz à l’agneau, mijoté dans une sauce tomate relevée à la cardamome.
Si tous ces plats trouvent leur place sur la table de l’iftar durant le mois de ramadhan, il y en a d’autres, tout aussi appréciés en ce mois sacré, comme les bagias (des boulettes à base de farine de pois chiches, oignons, piments, poivron, ail et farine de blé), la chourba (à base de viande et de légumes), la labania (dessert à base de lait, sucre vanillé…), le khamir (beignets), le laloh (pain ressemblant au baghrir algérien et qui accompagne tous les plats servis à Djibouti)…Ceci, sans oublier les fruits de mer ou les poissons cuisinés ou simplement grillés à la braise, pour préserver toutes leurs vitamines et minéraux.
Pour les soirées et qaâdate ramadhanesques, les Djiboutiens sont amateurs de jus de fruits, ils affectionnent aussi, tout particulièrement un dessert appelé garoobey, un porridge d’avoine trempé dans du lait au cumin. Ce sont également des consommateurs invétérés de thé qui peut être agrémenté de gingembre, de feuilles de caféier ou encore parfumé avec de la cardamome et de la cannelle. Ils accompagnent ce breuvage, de sucreries comme les makrouts, gâteaux à base de semoule, de beurre fondu, de pâte de dattes et de miel.
Cuisine simple et sans chichis, la gastronomie djiboutienne allie saveur et nutrition, de par les différents éléments ou ingrédients entrant dans la réalisation des différents plats.
Hassina Amrouni