Le choléra est la cause de la mort d’une personne et de l’hospitalisation d’au moins 41 autres personnes ces dernières heures dans la wilaya de Blida, tandis que les soupçons pèsent fort sur plusieurs autres cas enregistrés dans les wilayas environnantes, à savoir : Alger, Tipaza et Bouira.
Le ministère de la Santé a annoncé officiellement aujourd’hui jeudi qu’il s’agit du choléra sur la base des résultats des analyses effectués par l’Institut Pasteur d’Alger et qui enquête toujours sur les raisons de ces cas.
Blida est la wilaya qui a enregistré le plus grand nombre de cas, avec 50 hospitalisations et 22 cas confirmés. À Alger, 14 cas dont 5 confirmés ont été enregistrés. À Tipaza, 18 cas ont été enregistrés dont 11 confirmés. À Bouira, six cas dont trois confirmés ont été recensés.
Pour l’instant, la piste hydrique est exclue par les services du ministère de la Santé. Les soupçons se tournent donc vers les autres aliments, les fruits et légumes notamment.
Pour rappel, une personne est décédée, mercredi soir, à l’hôpital de Boufarik (Blida) spécialisé dans les maladies infectieuses des suites d’une intoxication aigue d’origine inconnue, au moment où 65 autres personnes accueillies au niveau du même établissement se trouvent sous contrôle médical pour les mêmes motifs, a-t-on appris, jeudi, auprès du directeur de la santé par intérim.
« Un malade de 46 ans, originaire de la commune de Bouarfa et présentant les symptômes d’une intoxication aigue (vomissements, diarrhée) a rendu l’âme en dépit de la prise en charge exceptionnelle dont il a bénéficiée, et ce pour des raisons inconnues », a indiqué à l’APS, Rabah Belhadi, signalant être en attente des résultats des analyses concernant ce malade décédé et tous les malades hospitalisés souffrant des mêmes symptômes (vomissements, diarrhée) , qui devraient être annoncés par l’Institut Pasteur.
Le même responsable a fait part de l’affectation d’un bloc spécial pour les 65 cas d’intoxication accueillis par l’hôpital de Boufarik, issus de trois wilayas, soit Blida (42 cas), Tipasa (18 cas) et Alger (5 cas) et bénéficiant tous des soins nécessaires. À noter que la wilaya de Blida a enregistré depuis le début du mois, deux cas d’intoxication, le premier représenté par l’atteinte de 445 habitants d’un nombre de quartiers de la commune de Bouguerra (est de Blida) suite à la consommation d’une eau contenant des bactéries « coliformes » qualifiés à l’époque, par le directeur de la santé, Mohamed Djemai, de « bactéries simples et pas dangereuses ».
Un autre cas similaire avait été enregistré à la fin de la semaine écoulée à Blida, où cinq membres d’une même famille résidant au bidonville mitoyen à la voie ferrée ont été atteints d’une intoxication aigue à cause de l’eau. Ils ont été transférés à l’hôpital de Boufarik où ils ont reçus les soins nécessaires, mais aucune information n’a été rendue publique sur les causes véritables à l’origine de leurs symptômes.
C’est quoi le choléra ?
Le choléra est une toxi-infection entérique épidémique contagieuse due à la bactérie Vibrio choleræ, ou bacille virgule, découverte par Pacini en 1854 et redécouverte par Koch en 1883. Strictement limitée à l’espèce humaine, elle est caractérisée par des diarrhées brutales et très abondantes (gastro-entérite) menant à une sévère déshydratation. La forme majeure classique peut causer la mort dans plus de la moitié des cas, en l’absence de traitement (de quelques heures à trois jours).
La contamination est orale, d’origine fécale, par l’eau de boisson ou des aliments souillés.
L’Organisation mondiale de la santé estime que le choléra entraîne chaque année environ 100 000 décès pour 4 millions de cas recensés.
Le choléra est donc une maladie qui se transmet d’une personne à une autre par voie orale. Il est donc extrêmement important de ne pas s’approcher des malades atteints par le choléra et de ne pas utiliser les ustensiles qui sont mis à leur disposition. De même qu’il ne faut pas consommer l’eau ou les aliments qu’ils auraient touchés ou souillés.
Tinhinane B.