Un problème tabou nommé énurésie nocturne

Emission involontaire et inconsciente d’urines pendant le sommeil, l’énurésie est un problème qui touche 5 % des enfants dans notre pays. Il s’agit d’un trouble de l’apprentissage du contrôle de la vessie qui, pourtant, fonctionne normalement le jour, un symptôme qui toucherait plus les garçons que les filles. L’enfant mouille son lit de façon inconsciente pendant son sommeil, et on parle d’énurésie lorsque celui-ci a dépassé 5 ans. Bien que ce ne soit pas une  maladie et que, généralement, les parents ne doivent pas s’en inquiéter, l’énurésie est contraignante aussi bien pour eux que pour leur progéniture, surtout si elle est primaire (cela signifie que l’enfant n’a jamais été propre et n’a jamais réussi à maîtriser complètement sa vessie). L’autre type d’énurésie est dite secondaire, c’est-à-dire que l’enfant a connu une période de propreté sur un minimum de 6 mois et qu’il mouille de nouveau son lit. Les conséquences sont dommageables pour les enfants affectés par ce problème, vécu du reste comme un tabou. Elles sont affectives, sociales et scolaires, la situation est estimée comme étant dégradante par les concernés eux-mêmes surtout entre 11 ans et 14 ans alors que les parents ne savent pas comment s’y prendre et ignorent jusqu’aux facteurs provoquant l’énurésie. Un problème familial, un stress important, une malformation de l’appareil urinaire, une infection des voies urinaires ou une immaturité de la vessie peuvent en être à l’origine. Le traitement est d’ordre hygiéno-diététique et doit faire jouer un rôle à l’enfant, une consultation médicale ne doit être envisagée qu’en cas d’échec de cette prise en charge familiale. Il est recommandé, entre autres mesures, de ne pas trop boire avant d’aller dormir (il faut toutefois que l’enfant boive régulièrement pendant la journée et qu’il prenne au petit-déjeuner un tiers de l’apport journalier en eau), d’éviter les boissons sucrées et gazeuses après 18 heures ainsi que les aliments salées, de vider sa vessie avant le coucher. L’aide d’un pédopsychiatre peut lui être utile.

Nadia Rechoud

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