Dans un petit village de Boumerdes, une femme âgée de 43 ans, mère de deux enfants âgés de 5 et 7 ans, a été confrontée à un défi difficile il y a 4 mois. Ce témoignage poignant met en lumière sa détermination à faire face à un diagnostic de cancer du sein tout en choisissant de ne pas cacher la réalité à ses enfants.
Il y a quatre mois, cette femme a ressenti une gêne dans ses seins, accompagnée de lourdeur et de douleur. Initialement, elle a envisagé la possibilité d’une grossesse, une pensée teintée d’amour pour ses deux précieux enfants. Cependant, un test de grossesse négatif a rapidement écarté cette hypothèse, et les inquiétudes se sont accumulées à mesure que les symptômes s’aggravaient.
La situation a pris une tournure plus sombre lorsque la lourdeur dans son sein gauche s’est accentuée, et une plaque rouge est apparue. Le toucher a révélé la présence d’une masse anormale, une boule dure. Elle se demandait comment elle avait pu passer à côté de ce signe avant.
Après des examens médicaux approfondis, comprenant une mammographie, une échographie et une biopsie, le diagnostic est tombé : un cancer du sein invasif de stade 3. Cette nouvelle a été dévastatrice, remplissant son cœur de craintes et d’incertitudes, notamment en ce qui concerne ses enfants.
Dès le départ, cette femme a su qu’elle ne voulait pas cacher la vérité à ses enfants. Ayant elle-même souffert du silence de son propre père face à la maladie, elle a décidé de rompre ce schéma et de parler à ses enfants le soir même, soutenue par son conjoint.
La journée qui a précédé cette conversation a été marquée par une lutte intérieure pour contenir ses émotions.
Elle savait qu’elle devait retenir ses larmes, car elles effrayeraient ses enfants. Chaque mot a été soigneusement pesé dans sa tête, dans le but de les informer sans les effrayer, en leur offrant un plan pour l’avenir, ce qui est réconfortant pour un enfant.
Lorsqu’elle a réuni ses enfants pour parler, leurs yeux brillaient d’anticipation, comme s’ils s’attendaient à une bonne nouvelle. Malheureusement, la réalité était toute autre. Avec calme, elle leur a expliqué la présence d’une boule dans son sein, qu’elle avait nommée une « tumeur », et a révélé qu’elle avait un cancer du sein. Ils ont touché la tumeur pour mieux comprendre.
Elle leur a affirmé qu’elle est très malade. Elle a expliqué la perte à venir de ses cheveux et de ses sourcils. Mais lorsqu’elle a mentionné que le médecin pourrait retirer son sein, sa fille de 7 ans a éclaté en larmes. Elle a rassuré ses enfants en leur expliquant que toutes leurs émotions, qu’elles soient tristesse, peur ou colère, étaient normales, et qu’il était essentiel d’en parler, que ce soit avec eux, avec leurs amis ou avec qui ils le souhaitaient.
Sa fille a posé la question la plus difficile : « Maman, vas-tu mourir ? » Incertaine de l’avenir, elle a répondu avec optimisme : » Eh, tu penses que ta maman va se laisser faire aussi facilement ? »
Cette femme a choisi de ne pas faire du cancer un sujet tabou. Elle a décidé de le banaliserr dans les palabres qu’elle aura à engager là où elle trouvera : chez elle, à Tala ( source d’eau du village ), dans les fêtes ou soirées funèbres où elle sera présente, … Elle a la détermination de placer le cancer dans ses propres dimensions : Juste une maladie comme d’autres !
Son histoire est un rappel puissant de l’importance de la communication ouverte, de l’amour et de l’honnêteté lorsque l’on est confronté à un défi de cette ampleur. Elle aborde cette épreuve avec courage, montrant que même dans les moments les plus sombres, la lumière de l’amour et de l’ouverture peut briller.
Nouhad Ourebzani
