L’automédication et les remèdes traditionnels sont nocifs de manière générale, ils peuvent nuire à la santé et causer des dégâts à ceux qui en usent sans en connaître les méfaits. Karima en a fait les frais, à son corps défendant, puisque c’est sa grand-mère qui s’est substitué au médecin.
Cette femme se souvient aujourd’hui encore, après trois décennies, de la façon dont son aïeule s’est chargée de la débarrasser d’un furoncle sur la cuisse. « Ma grand-mère était une adepte des plantes médicinales et des recettes traditionnelles qu’elle aimait mettre en pratique, qu’il s’agisse d’une grippe, d’une rage de dent, d’une douleur articulaire ou de boutons.
J’étais âgée de 10 ans, je me plaignais de douleurs au niveau de la cuisse à cause d’un furoncle. Elle disait avoir entendu parler d’une médication spécifique, une pâte confectionnée à base de zinc ». Mais la vieille femme s’est servie généreusement de cette matière pour élaborer ce qu’elle pensait être un remède.
Elle a même invité la fillette à garder cette mixture sur la peau durant la nuit. « Le résultat était un désastre. J’avais de la fièvre et la douleur était insupportable. La visite chez le médecin –ce qu’on voulait visiblement éviter- était obligatoire.
Le praticien a jugé que le service de dermatologie de l’hôpital était plus indiqué pour soigner la plaie. Le mélange avait creusé dans la peau, ‘’ettoutia’’ par laquelle jurait ma grand-mère a plutôt été destructrice » se rappelle Karima avec émotion. Hospitalisation, curetage après curetage, et une cicatrice profonde.
« Malheureusement, ce type de comportement existe toujours, il est regrettable qu’on fasse confiance à des mixtures douteuses qui peuvent nuire aux personnes aussi bien sur le plan physique que psychique » conclut-elle.
Nadia Rechoud