Alors que la plupart des personnes semblent avoir mis le Covid-19 derrière elles, une portion significative continue de lutter contre les séquelles persistantes du virus. Les chiffres de l’OMS estiment que 10 à 20% des personnes ayant contracté la maladie sont confrontées à des symptômes durables, même plusieurs mois après leur infection. Une étude récente menée par des chercheurs suisses pourrait apporter une avancée majeure dans la compréhension et le diagnostic du Covid long, ou syndrome post-Covid.
L’équipe de chercheurs, dirigée par Onur Boyman, directeur de la clinique d’immunologie de l’hôpital universitaire de Zurich, a examiné le sang de 113 personnes ayant eu le Covid-19. Parmi elles, 40 ont continué à éprouver des symptômes persistants, tandis que 39 étaient en bonne santé. Les résultats de l’étude, publiés dans la revue Science, mettent en lumière une modification des protéines sanguines chez les patients atteints de Covid long, due à une « activation accrue du complément ».
Le complément, faisant partie intégrante du système immunitaire, est responsable de la lutte contre les infections. Cependant, chez les patients atteints de Covid long, le complément ne semble pas revenir à son état de repos habituel. Cette anomalie entraîne diverses lésions tissulaires dans le sang, des altérations de la coagulation, ainsi que des dommages aux globules rouges et aux plaquettes.
Onur Boyman explique que le complément activé « s’attaque aux cellules saines de différents organes et les endommage ou les détruit », fournissant ainsi une explication plausible à la diversité des symptômes observés chez les personnes souffrant du Covid long.
Les implications de cette découverte sont considérables. Elle pourrait non seulement améliorer le diagnostic du Covid long, souvent difficile à identifier, mais également ouvrir la voie à de nouvelles approches de traitement. Cependant, l’immunologue souligne que la complexité du procédé utilisé pour ces analyses limite actuellement son application à certains hôpitaux.
Bien que le Covid long ne dispose pas encore d’un traitement spécifique, les traitements des symptômes sont disponibles. Des mesures telles que la réadaptation respiratoire ou un ré-entraînement progressif à l’effort peuvent contribuer à améliorer la qualité de vie des personnes touchées.
Nora S.