Vitamine D : un nouvel espoir pour les patients cardiaques

Une étude qui sera présentée lors du congrès 2025 de l’American Heart Association (AHA) apporte un éclairage prometteur sur le rôle de la vitamine D dans la prévention des crises cardiaques. Selon ses auteurs, un ajustement personnalisé des doses pourrait réduire de moitié le risque d’infarctus chez les adultes souffrant déjà d’une maladie cardiovasculaire.

Menée dans le cadre de l’essai TARGET-D, la recherche a porté sur plus de 600 patients âgés en moyenne de 63 ans, suivis pendant quatre ans. La majorité présentait une carence en vitamine D au départ, avec un taux sanguin inférieur à 40 ng/mL. Grâce à un suivi trimestriel et à une adaptation des doses pour maintenir un taux compris entre 40 et 80 ng/mL, les chercheurs ont observé une réduction de 52 % du risque d’infarctus du myocarde.
Aucune baisse significative n’a toutefois été notée pour d’autres complications cardiovasculaires, comme les AVC ou l’insuffisance cardiaque, ce qui invite à la prudence.

Pour le Dr Michael Holick, endocrinologue et spécialiste de la vitamine D, ces résultats confirment que « la vitamine D pourrait jouer un rôle bien plus central qu’on ne le pensait dans la santé cardiaque, à condition d’en adapter la dose à chaque patient ». Contrairement aux recommandations standards – souvent limitées à 800 UI par jour – certains participants ont nécessité plus de 5000 UI quotidiennes pour atteindre le niveau optimal. Les chercheurs insistent toutefois sur la nécessité d’un encadrement médical strict, car un excès de vitamine D peut provoquer une hypercalcémie ou des troubles rénaux.

Bien que l’étude n’ait pas encore été publiée dans une revue à comité de lecture, ses conclusions ouvrent une voie nouvelle pour la prévention cardiovasculaire. Plutôt que de corriger une simple carence, il s’agirait de viser un équilibre métabolique précis, protecteur pour le cœur et les artères.

En attendant d’autres confirmations, les spécialistes appellent à la prudence : l’automédication reste déconseillée, mais le contrôle régulier du taux de vitamine D pourrait bien devenir une composante essentielle du suivi des patients cardiaques.

Ouiza Lataman