Sous le haut patronage du ministère de la Santé et du ministère du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, la Société algérienne de chirurgie de la hanche et de l’articulation (SAGHA) tiendra son congrès national annuel les 17 et 18 octobre à l’hôtel Sheraton d’Alger.
Placée sous le signe de la rigueur scientifique et de la prévention, cette édition coïncide avec la Journée nationale de l’hygiène hospitalière, soulignant l’importance de la lutte contre les infections nosocomiales dans les établissements de santé.
Considérée comme l’un des rendez-vous médicaux majeurs du calendrier national, cette rencontre réunira des chirurgiens, chercheurs et experts venus d’Algérie et de plusieurs pays partenaires. Son thème central — les infections périprothétiques — aborde l’un des défis les plus complexes de la chirurgie moderne : la maîtrise des infections post-opératoires liées aux prothèses articulaires.
Invité du journal Esseha, le professeur Lyes Aït El Hadj, président de la SAGHA, a présenté les enjeux de cette édition :
« La date du 17 octobre n’a pas été choisie au hasard. Elle correspond à la Journée nationale de l’hygiène hospitalière, une occasion de rappeler que la lutte contre les infections nosocomiales doit rester une priorité absolue dans nos hôpitaux. »
Selon lui, la double tutelle ministérielle témoigne de la portée stratégique du sujet :
« Le ministère de la Santé est naturellement impliqué, mais celui du Travail l’est aussi, car près de 80 % des patients souffrant d’infections sur prothèse sont encore envoyés à l’étranger. Nous voulons, par ce congrès, renforcer nos capacités locales et réduire ces transferts coûteux. »
L’infection sur prothèse reste la complication la plus redoutée par les chirurgiens orthopédistes.
« Nous pouvons gérer les fractures ou les luxations, mais une infection met en péril tout le travail accompli. C’est la hantise de notre discipline », confie le professeur.
Le congrès de la SAGHA adoptera cette année un format inspiré de l’International Consensus Meeting (ICM), organisé tous les deux ans sous la direction du Pr Javad Parvizi, ancien chef de service à la Mayo Clinic (États-Unis). Le Pr Aït El Hadj, qui a participé à la dernière édition tenue en juin 2025 à Istanbul, souligne que cette rencontre rassemble plus de deux mille experts du monde entier autour de questions pointues liées à la prévention et à la gestion des infections prothétiques.
« Ce ne sont pas des conférences classiques, mais de véritables échanges scientifiques fondés sur des données vérifiées et l’analyse bibliographique de centaines d’études », explique-t-il.
Certaines interrogations, en apparence anodines, s’avèrent pourtant décisives : combien de gants faut-il utiliser pour réduire le risque d’infection ? Le nombre de personnes présentes au bloc opératoire augmente-t-il la probabilité de contamination ? Le simple fait de parler plus ou moins longtemps pendant l’intervention a-t-il une incidence ?
« Ces questions peuvent sembler surprenantes, mais elles reposent sur des faits. Dans mon propre travail, j’ai analysé plus de 300 articles pour mesurer l’influence de la durée opératoire sur le risque infectieux », ajoute-t-il.
Le congrès d’Alger accueillera des spécialistes venus des États-Unis, de Turquie, de Tunisie, d’Égypte et de Suisse, aux côtés de nombreux praticiens algériens. Une diversité d’expertises qui, selon le président de la SAGHA, « permettra de confronter les pratiques et de diffuser les recommandations les plus récentes auprès des jeunes chirurgiens du pays ».
Et de conclure :
« Ce congrès est un espace d’échange et de vérité scientifique. C’est une occasion unique d’apprendre, de débattre et de progresser ensemble pour améliorer la qualité des soins et renforcer la confiance dans la chirurgie orthopédique en Algérie. »
Tinhinane B
