Une nouvelle étude du célèbre Framingham Heart Study confirme ce que la science soupçonne depuis des années : l’activité physique régulière pourrait être l’un des moyens les plus puissants — et les plus accessibles — pour réduire le risque de démence. Mais elle apporte un éclairage inédit : c’est à la quarantaine et après 65 ans que l’impact de l’exercice sur le cerveau est le plus déterminant.
Les chercheurs ont suivi sur plusieurs décennies plus de 4 000 adultes répartis en trois groupes d’âge : jeunes adultes, personnes d’âge moyen et seniors. Résultat : chez les individus les plus actifs à mi-vie, le risque de développer une démence était réduit d’environ 40 % par rapport aux moins actifs. Une baisse du même ordre a été observée chez les personnes actives après 65 ans.
Fait surprenant : l’activité physique pratiquée entre 26 et 44 ans n’a pas montré d’effet clair sur le risque futur de démence. Selon les auteurs, cela pourrait s’expliquer par la rareté des cas de démence dans ce groupe encore jeune, ou par le fait que les mécanismes protecteurs de l’exercice semblent particulièrement importants lors de la transition vers le vieillissement.
Les effets bénéfiques observés persistent même après avoir tenu compte d’autres facteurs connus pour influencer la santé du cerveau : tabagisme, hypertension, diabète, niveau d’éducation ou prédisposition génétique.
Pour les spécialistes, ces résultats confirment que bouger régulièrement — marcher d’un bon pas, faire du sport, entretenir une activité physique modérée à soutenue — est un véritable « vaccin comportemental » contre le déclin cognitif. L’exercice stimule la circulation sanguine cérébrale, renforce les connexions neuronales, et pourrait contribuer à réduire l’inflammation et les dépôts protéiques associés à la maladie d’Alzheimer.
L’étude reste observationnelle et ne peut pas prouver formellement la causalité, mais son ampleur — ainsi que le suivi sur plus de 40 ans — en fait l’une des analyses les plus solides à ce jour.
Son message, en revanche, est limpide : il n’est jamais trop tard pour commencer, et c’est surtout au milieu de la vie et durant le grand âge que chaque pas compte. Pour la prévention de la démence, l’activité physique apparaît plus que jamais comme un outil simple, efficace, et à la portée de tous.
Nouhad Ourebzani
