L’Organisation mondiale de la Santé a émis, le 9 décembre 2025, une alerte urgente après la découverte de flacons falsifiés de Simulect (basiliximab), un immunosuppresseur essentiel administré pour prévenir le rejet aigu chez les patients greffés du rein. Les produits contrefaits, détectés dans plusieurs pays d’Afrique et d’Europe, ne contiennent aucun ingrédient actif : les analyses ont montré qu’ils renferment uniquement de l’acide ascorbique, une substance totalement inadaptée en transplantation. Cette falsification expose les patients à un risque immédiat de rejet de greffe, de complications graves et de réactions imprévisibles liées à l’injection d’une solution non conforme.
Les anomalies relevées sur l’emballage confirment la nature frauduleuse des produits : numéro de lot invalide, mentions contradictoires sur l’origine, erreurs typographiques et présence d’un code d’identification américain qui ne correspond à aucune version authentique. Pour l’OMS, ces éléments révèlent l’activité de réseaux de contrefaçon capables de reproduire des médicaments hautement spécialisés, y compris ceux strictement réservés aux hôpitaux.
L’organisation appelle les autorités sanitaires à renforcer immédiatement la surveillance, à retirer tout produit portant le lot incriminé et à vérifier rigoureusement les circuits d’approvisionnement. Les hôpitaux et pharmacies sont invités à signaler tout échec thérapeutique ou emballage suspect, tandis que les patients doivent s’assurer que les médicaments injectables proviennent exclusivement de sources autorisées.
Si l’alerte concerne en premier lieu les pays où les faux flacons ont été identifiés, elle interpelle l’ensemble des systèmes de santé, notamment en Afrique. Pour l’Algérie, où la dépendance aux importations pharmaceutiques tend à diminuer mais reste significative dans les domaines spécialisés, cette affaire rappelle l’urgence de consolider les mécanismes de traçabilité et de contrôle afin d’empêcher que des produits vitaux falsifiés ne parviennent aux services hospitaliers.
Ouiza Lataman
