Une nouvelle étude américaine tire la sonnette d’alarme : l’obésité et le diabète de type 2 contractés à l’adolescence peuvent altérer durablement la santé des os. Publiée dans le Journal of Bone and Mineral Research, cette recherche met en lumière des anomalies dans la structure osseuse chez les jeunes touchés, augmentant leur risque de fractures précoces et de complications à l’âge adulte.
Réalisée par une équipe de l’Hôpital pour enfants du Colorado, l’étude a comparé trois groupes de jeunes âgés de 17 à 21 ans : des adolescents obèses atteints de diabète de type 2, d’autres obèses mais non diabétiques, et un groupe témoin en bonne santé. Résultat : ceux cumulant obésité et diabète présentaient une densité osseuse inférieure et une microarchitecture osseuse altérée, notamment au niveau du tibia. Des lésions invisibles aux examens classiques, mais révélées par l’imagerie haute résolution (HR-pQCT).
Selon le Dr Megan Kelsey, co-auteure de l’étude, « ces jeunes patients n’ont pas encore atteint leur pic de masse osseuse, ce qui est inquiétant. S’ils démarrent avec un capital osseux affaibli, ils risquent des troubles musculo-squelettiques précoces ».
Autre constat : les anomalies osseuses sont apparues indépendamment de la densité minérale osseuse mesurée par les tests standards (DXA), soulignant la nécessité d’outils plus sensibles pour détecter les effets invisibles du métabolisme perturbé sur l’os.
L’étude relance le débat sur la prévention de l’obésité infantile et du diabète juvénile, deux fléaux en pleine progression à l’échelle mondiale. En ciblant les jeunes à risque dès le plus jeune âge, il serait possible non seulement de prévenir les maladies cardiovasculaires et métaboliques, mais aussi de protéger un capital osseux qui, une fois altéré, ne se récupère pas facilement.
Nouhad Ourebzani