Pr Chems-Eddine Chekman au micro d’Esseha : « Le vert d’indocyanine révèle les tumeurs microscopiques »

En marge de la conférence qu’il animée à Alger sur le cancer de l’ovaire à un stade avancé, le Pr Chems-Eddine Chekman, chirurgien, chef de service à la Clinique Debussy, est revenu au micro d’Esseha, sur les réalités de cette maladie et les difficultés liées à sa prise en charge.
D’emblée, le spécialiste rappelle un constat qui pèse lourdement sur la prise en charge : « le cancer de l’ovaire ne peut pas être dépisté à un stade précoce » et de préciser que « malheureusement, les patientes prises en charge le sont à un stade très avancé, c’est ce qu’on appelle les carcinoses péritonéales ».
A ce stade, l’intervention chirurgicale devient extrêmement complexe. Le Pr Chekman insiste sur la nécessité de confier ces patientes à des équipes hautement spécialisées : « Il faut réellement des centres experts qui ont un gros volume en matière de chirurgie du cancer ovarien », souligne-t-il, car l’objectif est d’« enlever toutes les cellules cancéreuses de la cavité abdominale ». Une tâche particulièrement délicate lorsque la maladie s’est disséminée sous forme de multiples lésions.
Quand l’ablation complète est impossible, une chimiothérapie d’induction devient nécessaire : « Trois ou quatre séances peuvent être indispensables avant de réévaluer la situation en RCP avec radiologues et oncologues, explique-t-il encore. Cette concertation permet de déterminer le moment optimal pour reprendre la chirurgie.
Le spécialiste rappelle : « Pour que la femme ait un taux de survie acceptable, il ne faut laisser aucun résidu dans la cavité abdominale ».
Face aux formes les plus avancées, une coelioscopie est pratiquée au préalable. « Dans les cas des carcinoses péritonéales, on commence l’exploration pour déterminer si la tumeur peut être enlevée d’emblée ou pas », précise-t-il. Il évoque une technique récente qui améliore la précision du geste opératoire : « une fois l’opération terminée, on fait une exploration par le vert d’indocyanine. Ce produit met en évidence les zones encore tumorales « même à un stade microscopique » pour que le chirurgien puisse faire les dernières excisions.
Hassina Amrouni

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