Santé scolaire et surveillance épidémiologique : l’alerte du ministre de la santé à l’entrée de l’hiver

Le ministre de la Santé a  réuni récemment l’ensemble des Directeurs de la Santé et de la Population des wilayas dans une rencontre d’orientation consacrée aux priorités du secteur. Plusieurs dossiers ont été abordés, touchant à la gestion des structures sanitaires, à la digitalisation, aux ressources humaines et aux services d’urgence. Mais un volet, en particulier, a retenu  notre attention et mérite d’être mis en lumière à l’approche de la saison froide : celui de la prévention, de la surveillance épidémiologique et de la santé scolaire.

Une vigilance renforcée au moment où l’hiver approche

L’hiver n’est jamais une saison neutre pour la santé publique. Les maladies respiratoires y trouvent un terrain idéal : les bronchiolites, les angines, la grippe, certaines formes de méningites et d’infections virales connaissent traditionnellement une recrudescence. Conscient de ce contexte, le ministre a insisté auprès des responsables locaux sur la nécessité absolue de respecter les délais de déclaration des maladies à déclaration obligatoire.
Ce rappel a la force d’un avertissement.

Le système national de surveillance ne peut fonctionner que si l’information circule vite. Un seul retard peut masquer un foyer, retarder une intervention, ou permettre à une infection d’avancer silencieusement dans une communauté. C’est toute la logique de prévention qui s’effondre si la déclaration n’est pas rigoureuse. Et à l’orée de l’hiver, une telle faille serait lourde de conséquences.

La santé scolaire, un maillon stratégique trop souvent sous-estimé

Parmi les orientations données aux directeurs figure un axe très clair : **élargir la couverture sanitaire en milieu scolaire**. Les établissements scolaires, parce qu’ils concentrent chaque jour des centaines d’élèves dans des espaces clos, sont un lieu de transmission privilégié pour les virus saisonniers. Un simple rhume, lorsqu’il se propage dans une classe, peut devenir un foyer plus large en quelques jours.

En remettant la santé scolaire au centre des priorités, le ministre rappelle que les écoles ne sont pas seulement des lieux d’apprentissage, mais aussi des espaces qui incarnent, presque physiquement, la santé d’une société. Protéger un élève, c’est protéger sa famille, son quartier, et parfois même une chaîne de transmission qui peut toucher plusieurs wilayas.

Renforcer les visites préventives, améliorer le dépistage précoce, assurer une présence médicale plus régulière dans les établissements, suivre les absences suspectes, dialoguer davantage avec les enseignants : tout cela devient indispensable. La santé scolaire n’est pas un service périphérique, mais un véritable socle de stabilité sanitaire.

Prévention et responsabilité collective

Les directives du ministre, même si elles s’inscrivent dans une vision globale de modernisation du secteur, montrent que la prévention demeure le pilier le plus essentiel, surtout dans un pays vaste et démographiquement jeune comme l’Algérie. La lutte contre les maladies saisonnières ne se gagnera ni dans les hôpitaux débordés ni dans les réunions de crise improvisées, mais dans l’anticipation, la discipline épidémiologique et l’attention portée quotidiennement aux enfants dans leurs écoles.

La prévention doit devenir une culture partagée par les institutions, les services de santé, les établissements scolaires et les familles. Chacun porte une part de responsabilité dans la protection collective. Et c’est bien ce que le ministre a voulu rappeler : les outils existent, les dispositifs aussi, mais leur efficacité dépend de l’engagement et de la rigueur de chaque acteur sur le terrain.

Un message clair, pour éviter un hiver compliqué

En mettant l’accent sur la surveillance épidémiologique et la santé scolaire au milieu d’un ensemble plus large de directives, le ministre de la Santé a envoyé un message clair : l’hiver n’est pas à prendre à la légère. Si les orientations sont suivies avec détermination, si les déclarations sont faites à temps, si les écoles deviennent de véritables sentinelles sanitaires, alors le pays pourra aborder la saison froide avec sérénité.

La protection des élèves, la rapidité de l’alerte sanitaire et l’anticipation restent les clés d’un hiver maîtrisé. Et c’est précisément ce qu’a voulu rappeler le ministre : la santé publique commence souvent par les gestes les plus simples, mais aussi par les décisions les plus responsables.

Nora S. 

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