Des chercheurs du Texas Heart Institute annoncent une avancée majeure dans la lutte contre l’infarctus du myocarde : une thérapie génique capable de stimuler la régénération cardiaque chez la souris. Cette découverte pourrait ouvrir la voie à de nouvelles stratégies pour soigner les cœurs endommagés par une crise cardiaque.
L’infarctus du myocarde provoque une perte massive de cellules musculaires du cœur, souvent irréversible, et conduit à l’insuffisance cardiaque. Les traitements actuels, tels que les médicaments ou les interventions chirurgicales, limitent les dégâts mais ne réparent pas le tissu cardiaque endommagé. La thérapie CM‑YAPon propose une approche radicalement différente : elle utilise un vecteur viral pour délivrer dans les cellules cardiaques une version activée de la protéine YAP. Cette activation, contrôlée et transitoire grâce à l’administration d’une petite molécule spécifique, stimule la régénération des cardiomyocytes et protège le cœur contre la mort cellulaire. Chez les souris traitées, le cœur montre une récupération fonctionnelle notable, avec une amélioration de la contraction cardiaque et une meilleure résistance après infarctus. Les résultats sont particulièrement prometteurs lorsqu’un traitement préventif est appliqué avant la crise cardiaque.
Si les résultats sont spectaculaires chez la souris, plusieurs obstacles doivent être franchis avant un usage humain. Il faut d’abord vérifier que le mécanisme fonctionne dans le cœur humain, très différent sur le plan cellulaire et physiologique. Il faudra également garantir la sécurité : même une activation transitoire de gènes via un vecteur viral comporte des risques potentiels, comme une réaction immunitaire ou des effets à long terme. Enfin, le dosage et la fenêtre thérapeutique devront être optimisés pour maximiser l’efficacité.
Malgré ces limites, cette étude offre un espoir inédit dans la médecine cardiaque : passer d’un traitement qui limite les dégâts à un traitement capable de réparer réellement le cœur. L’infarctus reste l’une des principales causes de mortalité dans le monde. Pour des millions de patients, cette pathologie transforme la vie quotidienne et réduit considérablement l’espérance de vie. CM‑YAPon illustre la puissance des thérapies régénératives et ouvre de nouvelles perspectives : stimuler le cœur pour qu’il se reconstruise lui-même. Si ces avancées se confirment, elles pourraient révolutionner le traitement des maladies cardiovasculaires, offrant enfin une réparation là où seule la gestion des symptômes était possible jusqu’ici.
Nouhad Ourebzani
