Des légumes gonflés… mais vides : comment le climat affaiblit notre alimentation

Le changement climatique ne se contente plus de dérégler les saisons ou d’assécher les sols. Il attaque désormais ce que nous avons de plus vital : la qualité de notre alimentation. Selon une récente méta-analyse relayée par Der Spiegel, l’augmentation du dioxyde de carbone dans l’atmosphère appauvrit les légumes en nutriments essentiels, menaçant l’équilibre nutritionnel à l’échelle mondiale.

Ce phénomène paradoxal s’explique par ce que les chercheurs appellent la « fertilisation carbonée ». Sous l’effet du CO₂, les plantes poussent plus vite et en plus grande quantité. Mais cette croissance accélérée s’accompagne d’une dilution des micronutriments : calcium, magnésium, fer, zinc ou encore potassium se retrouvent en moindre concentration dans les légumes cultivés sous atmosphère enrichie. Des pertes significatives ont été relevées, notamment dans des cultures de base comme les épinards, les carottes ou la laitue.

Derrière ce constat se cache une menace silencieuse pour des milliards de personnes, notamment dans les pays en développement où les légumes constituent une source essentielle de vitamines et minéraux. Les carences, déjà largement répandues, pourraient s’aggraver, entraînant fatigue chronique, troubles du développement, affaiblissement du système immunitaire ou complications de grossesse.

Ce n’est plus seulement la quantité de nourriture qui est en jeu, mais sa qualité. Et face à cette nouvelle donne climatique, les stratégies agricoles devront évoluer. Il s’agira désormais de produire sans sacrifier la densité nutritionnelle, de protéger nos sols autant que notre santé. Car demain, manger « sainement » pourrait ne plus suffire si la planète, elle, continue de s’appauvrir.

Nouhad Ourebzani

Ce site utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. Accept Read More