Don de sang en Algérie : un geste vital selon la Pr Fatma Kessal

Invitée de l’émission صحتك بيديك, la Professeure Fatma Kessal, hémobiologiste et transfusionniste, a livré un plaidoyer éclairé en faveur du don de sang, soulignant l’importance vitale de ce geste solidaire, encore trop souvent sous-estimé.

Dès qu’un don est effectué dans un centre de transfusion, la poche de sang total est immédiatement transférée en laboratoire pour être transformée. En moins de six heures, elle est séparée en trois composants majeurs : les globules rouges (concentrés érythrocytaires), le plasma frais congelé et les plaquettes. Ces produits sanguins sont indispensables, notamment pour les patients atteints de cancers du sang, d’hémopathies malignes ou pour ceux nécessitant des transfusions régulières.

Avant toute transfusion, chaque produit est soumis à un double contrôle strict. D’un côté, des analyses sérologiques permettent de dépister la présence de virus comme le VIH, les hépatites B et C, ou encore la bactérie responsable de la syphilis. De l’autre, un contrôle immunohématologique vise à déterminer précisément le groupe sanguin, le rhésus, ainsi que certains phénotypes rares, garantissant une parfaite compatibilité transfusionnelle.

La Pr Kessal a particulièrement insisté sur la rareté et la valeur des plaquettes. Leur collecte reste difficile, alors même que la demande est croissante, notamment en cancérologie. Deux méthodes existent : l’une à partir du sang total, et l’autre, plus spécifique, par aphérèse — une technique qui permet de prélever uniquement les plaquettes, avec un rendement plus élevé. Ce procédé, bien que plus complexe, permet de répondre plus efficacement aux besoins transfusionnels des malades.

La spécialiste a également rappelé l’ampleur des besoins au niveau national : jusqu’à un million de produits sanguins sont nécessaires chaque année en Algérie, pour les enfants comme pour les adultes. D’où l’appel pressant lancé à toutes les personnes en bonne santé, âgées de 18 à 65 ans, à donner leur sang régulièrement. Car, comme elle l’affirme : « Les produits sanguins sont irremplaçables. Aucun médicament ne peut les substituer. Un seul don peut sauver plusieurs vies. »

Dans un système de santé qui repose sur la solidarité et la responsabilité collective, le don de sang n’est pas seulement un acte médical : c’est un acte citoyen.

Tinhinane B

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