La fibrillation atriale : un défi médical majeur selon le Pr Aït Messaoudene

En marge du 2ᵉ Cardiology Summit organisé par les laboratoires El Kendi, le Pr Mohamed Seddik Aït Messaoudene, chef du service de cardiologie A au CHU Mustapha, a évoqué au micro d’un journal Esseha.dz l’urgence de mieux comprendre et traiter la fibrillation atriale. Retour sur ses propos.

Une maladie en pleine expansion

La fibrillation atriale, un trouble du rythme cardiaque au niveau auriculaire, est devenue une problématique de santé publique mondiale. Selon le Pr Aït Messaoudene, cette maladie connaît une augmentation alarmante de son incidence et de sa prévalence, particulièrement chez les populations vieillissantes. « Les projections montrent que la prévalence de cette pathologie pourrait doubler d’ici 2060, et en Algérie, les chiffres suivent la même tendance que ceux observés dans les pays du pourtour méditerranéen », a-t-il expliqué.

Les conséquences de cette arythmie sont graves : augmentation du risque d’accidents vasculaires cérébraux (AVC), insuffisance cardiaque, détérioration de la qualité de vie et mortalité accrue. « Les AVC, en particulier, constituent une tragédie, non seulement pour le patient, mais également pour sa famille et la société, en raison des lourdes séquelles qu’ils entraînent », a-t-il précisé.

Des recommandations adaptées aux enjeux actuels

Pour répondre à ces défis, de nouvelles orientations thérapeutiques ont été formulées, plaçant le patient au centre de la prise en charge. Le Pr Aït Messaoudene a souligné l’importance de ce qu’il appelle le shared decision making (prise de décision partagée), où le patient, en collaboration avec son médecin et ses proches, participe activement au choix des traitements.

Ces recommandations mettent également l’accent sur la nécessité d’une prise en charge globale, prenant en compte les comorbidités comme l’hypertension, le diabète ou l’obésité, qui aggravent la fibrillation atriale. Prévenir les AVC grâce à une anticoagulation adaptée et réévaluer régulièrement l’efficacité des traitements sont également des priorités. « Une évaluation périodique, par exemple tous les six mois, est indispensable pour ajuster la stratégie thérapeutique à l’évolution de la maladie », a-t-il ajouté.

Un modèle applicable à d’autres pathologies

Le Pr Aït Messaoudene a conclu en affirmant que cette approche centrée sur le patient pourrait inspirer la prise en charge d’autres maladies chroniques. « Lorsque le patient est impliqué, les résultats sont bien meilleurs. L’adhésion au traitement s’améliore, et les bénéfices sont plus durables », a-t-il déclaré.

Cette déclaration met en lumière l’importance d’une médecine humaine et collaborative face à des pathologies complexes et en constante progression.

Tinhinane B

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