Au Japon, la longévité n’est pas une exception mais presque une norme. Avec plus de 95000 centenaires recensés, l’archipel détient le record mondial d’espérance de vie. Cette singularité intrigue médecins et chercheurs du monde entier, qui cherchent à comprendre comment ces femmes et hommes défient le temps.
Un détail frappant se dégage des chiffres : près de neuf centenaires sur dix sont des femmes. Certaines dépassent même les 110 ans, comme cette doyenne d’Ashiya qui a fêté ses 116 ans. Les spécialistes évoquent un mélange de facteurs hormonaux et comportementaux, mais ce sont surtout les habitudes de vie partagées par l’ensemble de la population qui font la différence.
Parmi elles, le mouvement occupe une place centrale. Les Japonais ne pratiquent pas forcément des sports intenses, mais ils bougent chaque jour. La marche, le jardinage, le taï-chi ou encore des exercices doux rythmes leur quotidien. Cette régularité entretient la circulation, préserve les articulations et réduit considérablement les risques de maladies cardiovasculaires. Loin d’être une contrainte, l’activité physique s’intègre naturellement dans leur mode de vie.
L’alimentation constitue l’autre pilier de leur longévité. Les repas sont pris à heures fixes, ce qui favorise une bonne digestion et régule l’horloge biologique. Le petit-déjeuner traditionnel n’a rien à voir avec les tartines occidentales : il se compose de protéines (poisson, tofu, œufs), de légumes et d’une portion modérée de riz. Résultat : une énergie stable et un meilleur contrôle de la glycémie.
Le sucre, quant à lui, reste marginal. Les desserts ne font pas partie du quotidien et, lorsqu’ils s’autorisent une douceur, les Japonais optent pour des alternatives plus légères, comme le mizuame, un sirop de riz traditionnel. A cela s’ajoute la consommation régulière de thé vert, et particulièrement de matcha, riche en antioxydants qui aident l’organisme à lutter contre le vieillissement cellulaire.
Mais les secrets de longévité nippons ne se résument pas à la nutrition ou à l’exercice. Leur philosophie de vie joue un rôle majeur. Le concept d’ikigai, cette « raison d’être » qui donne du sens à l’existence, incite chacun à rester actif et engagé, même à un âge avancé. La méditation, les bains chauds traditionnels ou encore le « bain de forêt » participent à une gestion apaisée du stress.
En somme, lalongévité japonaise repose sur un équilibre subtil :bouger régulièrement, manger avec mesure, cultiver des liens sociaux et trouver une motivation quotidienne. Des habitudes simples, mais pratiquées avec constance, qui montrent que vieillir en bonne santé est avant tout une affaire d’harmonie.
Hassina Amrouni
