C’est une découverte qui fait réfléchir. Une grande étude menée en Suède révèle que les bébés nés par césarienne planifiée – c’est-à-dire programmée à l’avance, avant le début du travail – auraient plus de risques de développer une leucémie pendant l’enfance.
Les chercheurs ont analysé les dossiers de près de 2,5 millions d’enfants nés entre 1982 et 2015. Résultat : ceux nés par césarienne programmée présentent un risque 20 à 30 % plus élevé de souffrir de leucémie aiguë lymphoblastique, un cancer du sang qui touche surtout les enfants. Ce type de leucémie reste rare, mais c’est tout de même la forme la plus fréquente de cancer chez les plus jeunes.
Ce qui frappe dans cette étude, c’est que seules les césariennes planifiées sont concernées. Les césariennes faites en urgence, après le début du travail, ne semblent pas poser ce risque. Pourquoi ? Les chercheurs avancent plusieurs explications. Lorsqu’un bébé naît par voie naturelle ou après le début du travail, il est exposé à un certain stress hormonal et entre en contact avec les bactéries du vagin de sa mère. Ces éléments joueraient un rôle important dans la maturation de son système immunitaire. En étant privé de cette phase, l’enfant pourrait être un peu plus vulnérable plus tard.
Faut-il s’alarmer pour autant ? Pas forcément. La leucémie reste très rare, même chez les enfants nés par césarienne. Mais cette étude pose une question importante : faut-il continuer à programmer des accouchements par césarienne quand rien ne l’impose médicalement ?
Les médecins et les futurs parents ont tout à gagner à mieux discuter des avantages et des risques. Si la césarienne est nécessaire pour protéger la mère ou l’enfant, elle reste évidemment la meilleure option. Mais quand elle est choisie par confort ou par précaution excessive, il est bon de savoir qu’elle n’est pas totalement neutre.
Naître est un moment décisif. Et parfois, laisser la nature suivre son cours — quand c’est possible — pourrait être bénéfique, même à très long terme.
Ouiza Lataman
