Polyarthrite rhumatoïde : quand les plantes viennent en renfort

Et si la nature pouvait prêter main-forte à la médecine moderne dans la lutte contre la polyarthrite rhumatoïde ? C’est la question posée par une revue systématique parue en 2025 dans la revue Phytomedicine, qui analyse les résultats de plusieurs essais cliniques sur l’usage de la phytothérapie — autrement dit, les extraits de plantes — comme complément aux traitements classiques de cette maladie auto-immune.

Les chercheurs ont passé en revue quatorze essais cliniques randomisés menés à travers le monde. Leur objectif : évaluer si certaines plantes médicinales, administrées en parallèle des traitements conventionnels (anti-inflammatoires, corticoïdes, méthotrexate, etc.), pouvaient en améliorer les effets ou en réduire les effets secondaires.

Les résultats, prudents mais encourageants, montrent que plusieurs extraits végétaux – notamment le curcuma (Curcuma longa), le gingembre (Zingiber officinale), la vigne du tonnerre (Tripterygium wilfordii) ou la sauge rouge (Salvia miltiorrhiza) – ont permis une amélioration de l’état clinique de certains patients : moins de douleurs articulaires, de raideurs matinales et d’articulations gonflées.

Ces effets bénéfiques reposeraient sur les propriétés anti-inflammatoires et antioxydantes bien documentées de ces plantes. Le curcuma, par exemple, agit sur les voies de l’inflammation en inhibant des enzymes clés comme la COX-2, tandis que le gingembre module certaines réponses immunitaires responsables de la destruction du cartilage.

Mais les auteurs restent clairs : la phytothérapie ne peut en aucun cas se substituer aux traitements médicaux classiques. Les données disponibles sont encore limitées, les études souvent de petite taille, et les doses ou modes de préparation varient d’un essai à l’autre. Autrement dit, on dispose de signaux positifs, mais pas encore de certitudes.

Les chercheurs appellent donc à des essais plus larges et mieux encadrés, capables d’évaluer la sécurité d’emploi à long terme et les possibles interactions entre extraits végétaux et médicaments antirhumatismaux. Car si les plantes peuvent renforcer l’efficacité des traitements, elles peuvent aussi, dans certains cas, en modifier le métabolisme ou en augmenter la toxicité.

Pour les patients, cette étude ouvre néanmoins une perspective intéressante : celle d’une approche intégrative où la médecine naturelle pourrait venir en appui de la médecine conventionnelle, à condition d’être encadrée et scientifiquement validée.

En somme, les plantes ne remplaceront pas les médicaments, mais pourraient bien les accompagner. Dans la polyarthrite rhumatoïde, où la douleur et la fatigue pèsent sur le quotidien, même un complément modeste peut faire la différence — à condition qu’il soit sûr, suivi médicalement, et issu d’une recherche rigoureuse.

Ouiza Lataman

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