Tuberculose : une découverte prometteuse relance l’espoir d’un vaccin plus efficace

Une équipe de chercheurs américains a identifié un type inédit de cellules immunitaires jouant un rôle clé dans la réponse à l’infection tuberculeuse. Publiée le 26 mai 2025 dans Scientific Reports, cette avancée, portée par le Dr Charles Kyriakos Vorkas de la Renaissance School of Medicine (Université Stony Brook), pourrait ouvrir la voie à une nouvelle génération de vaccins contre l’une des maladies infectieuses les plus meurtrières au monde.

Malgré la disponibilité du vaccin BCG, la tuberculose continue de faire plus de 10 millions de victimes chaque année. Le BCG, développé au début du XXe siècle, s’avère peu efficace chez les adultes, ce qui rend urgente la mise au point de solutions immunologiques innovantes. C’est dans ce contexte que s’inscrit la percée du Dr Vorkas et de son équipe, qui ont étudié une cohorte de personnes fortement exposées à la tuberculose à Port-au-Prince, Haïti, entre 2015 et 2018.

Leur attention s’est portée sur un sous-ensemble rare de cellules tueuses naturelles (ou cellules NK), caractérisées par l’expression du marqueur CD8α – généralement associé aux cellules T cytotoxiques. Ces cellules NK CD8α⁺, jusqu’ici peu étudiées, ont montré une activité immunitaire significative en réponse à l’exposition à Mycobacterium tuberculosis, avec une réactivité accrue aux signaux pro-inflammatoires (cytokines) et une dépendance au complexe majeur d’histocompatibilité de classe I (CMH I).

« Nous avons découvert que ces cellules disparaissent progressivement du sang en cas d’infection tuberculeuse, ce qui indique qu’elles sont mobilisées vers les tissus infectés ou que leur fonction est perturbée », explique le Dr Vorkas. « Cette réponse spécifique suggère qu’elles pourraient constituer des cibles vaccinales de choix, jusqu’ici négligées par la recherche. »

En explorant les mécanismes d’action de ces cellules NK atypiques, les scientifiques espèrent contribuer au développement d’approches vaccinales plus robustes, capables de stimuler non seulement l’immunité adaptative (via les lymphocytes T), mais aussi l’immunité innée, considérée comme la première ligne de défense de l’organisme.

Cette découverte remet ainsi en question les paradigmes classiques de l’immunologie antituberculeuse, et donne un nouveau souffle à la lutte contre une maladie encore endémique dans de nombreuses régions du globe. En identifiant ces sentinelles immunitaires jusque-là ignorées, la science se rapproche peut-être enfin d’un vaccin plus universel, plus efficace et mieux adapté aux réalités épidémiologiques du XXIe siècle.

Nouhad Ourebzani

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