Une étude publiée dans la revue Neurology révèle un lien étonnant entre la santé des gencives et celle du cerveau. Les chercheurs ont découvert qu’une inflammation chronique des gencives, connue sous le nom de maladie parodontale, pourrait être associée à des lésions cérébrales et à un risque accru d’accident vasculaire cérébral (AVC).
En analysant les données de plus de 1 100 adultes âgés d’environ 77 ans, les scientifiques ont observé que les personnes atteintes de parodontite présentaient davantage d’hyper-intensités de la matière blanche, ces petites taches visibles à l’IRM qui traduisent un vieillissement prématuré des petits vaisseaux cérébraux. Ces lésions sont souvent liées à un déclin cognitif, à des troubles de la marche ou à un risque plus élevé d’AVC.
Même après avoir pris en compte des facteurs tels que l’âge, l’hypertension, le diabète ou le tabagisme, le lien persistait : les participants souffrant de maladie des gencives affichaient 56 % de risques supplémentaires de présenter un volume élevé de lésions cérébrales.
Selon les chercheurs, l’explication tiendrait à l’inflammation chronique provoquée par les bactéries buccales. Ces dernières pourraient libérer dans le sang des substances inflammatoires capables de fragiliser les vaisseaux sanguins, y compris ceux du cerveau. Autrement dit, ce qui commence dans la bouche pourrait se prolonger jusque dans le cerveau.
Si cette étude ne prouve pas une relation de cause à effet, elle ouvre une piste importante pour la prévention. Prendre soin de sa santé bucco-dentaire — par un brossage régulier, un suivi chez le dentiste et un traitement rapide des infections — pourrait contribuer à préserver non seulement le sourire, mais aussi le cerveau.
En d’autres termes, protéger ses gencives, c’est peut-être aussi protéger sa mémoire et prévenir l’AVC.
Nouhad Ourebzani
