1er Congrès de la Ligue arabe des pneumologues: Regards croisés sur l’impact de l’environnement sur les maladies respiratoires

En marge du 3e congrès de la Société Algérienne de Pneumologie et du 1er Congrès de la Ligue Arabe des pneumologues, placé sous le thème « Environnement et Poumon : le nouveau chalenge des pathologies Respiratoires », Esseha a recueilli les impressions de plusieurs participants.
Le Pr Merzak Gharnaout, Président de la Société Algérienne de pneumologie (SAP) et Chef de Service de Pneumo-Phtisiologie et Allergologie au CHU de Béni Messous, a souligné que « « Beaucoup de maladies thoraciques sont dues à des facteurs environnementaux », précisant que la pollution, la saleté, les agents polluants et cancérogènes comme la fumée de cigarette ainsi que les gaz d’échappement et les rejets toxiques industriels, figurent parmi les causes les plus marquantes. Il a rappelle également d’autres sources telles que « la poussière domestique et le pollen ». Le Pr Gharnaout a mis en avant quatre points essentiels issus du congrès. D’abord, « par consensus de tous les pays, il a été décidé que le premier Congrès de la Ligue arabe sera organisé en Algérie ». Il a ajouté que « le Secrétaire général de la Ligue a ensuite remis la présidence de cette institution à l’Algérie », succédant ainsi au mandat de l’Egypte. Par ailleurs, « le Congrès national de la Société Algérienne de pneumologie a été accrédité par l’American Society for Continuing Education », une reconnaissance obtenue après « huit mois de travail ». Il s’est félicité aussi de la participation de nombreux pays arabe mais également de membres des Sociétés américaine, européenne et méditerranéenne de pneumologie « sans oublier les experts algériens venus de toute l’Algérie pour un échange d’expertises ». Il a annoncé enfin qu’ « un travail conjoint sera entrepris par tous les experts algériens et les membres de la Ligue arabe afin d’élaborer des protocoles communs ».
Le Pr Hamid Cherkaski, pneumologue et chef de service pneumologie au CHU d’Annaba, également vice-président de la SAP, a indiqué, de son côté, que son intervention a porté sur la BPCO, « une pathologie très fréquente dans le monde et aussi en Algérie où elle constitue un problème de santé publique en raison de ses différentes complications ». Il a rappelé qu’elle est « sous-diagnostiquée car elle évolue sans bruit » et que ses symptômes ne sont pas toujours identifiables par les médecins. Il a souligné que la maladie a une autre particularité, à savoir qu’elle « évolue par exacerbations », des moments où les symptômes s’aggravent jusqu’à donner des tableaux cliniques sévères, comme la dyspnée, pouvant mener à des traitements lourds, des hospitalisations ou même des intubations. Il a insisté sur le fait que « chaque exacerbation altère davantage la fonction respiratoire », un déclin mesurable par les tests fonctionnels, et qu’elle « augmente le risque de mortalité », tout en préparant l’épisode suivant de la prochaine exacerbation. Selon le spécialiste, une prise en charge rigoureuse de la maladie à l’état stable, combinant traitements médicamenteux et non médicamenteux, est indispensable pour éviter ces épisodes aigus répétés « qui peuvent amener le malade à perdre la vie ».
Le Dr Ahmed Ibrahim El Boussifi, président de l’Académie libyenne d’allergie, d’immunologie et de maladies respiratoires, a estimé que le thème du congrès est crucial rappelant que « la pollution environnementale est en cause dans les maladies de l’Asthme bronchique, les maladies respiratoires obstructives, le cancer du poumon ainsi que dans l’ensemble des maladies allergiques comme l’eczéma, les allergies nasales et sinusales ou la sensibilité thoracique ». Il a expliqué que l’ensemble des facteurs contribuant à la pollution ont « un impact négatif sur l’économie de la santé ». Il s’est dit particulièrement impressionné par « l’expérience algérienne dans le diagnostic et le traitement de la tuberculose pulmonaire », ainsi que par « l’importance accordée à la médecine du travail », discipline directement liée aux maladies pulmonaires car les polluants environnementaux, dans le milieu professionnel « ont des répercussions directes sur la santé des travailleurs ». Il a appelé enfin les autorités arabes à renforcer la formation continue des médecins « à travers leur participation aux congrès internationaux », estimant que ne peut qu’avoir des effets positifs sur la prise en charge des maladies respiratoires.
Hassina Amrouni

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