À l’occasion du Forum Média dédié à la prise en charge du patient diabétique en officine, organisé par Vitalcare, plusieurs professionnels de santé ont partagé leur avis sur le rôle croissant des outils numériques dans le suivi de cette pathologie. L’événement a notamment été marqué par le lancement officiel de l’application mobile My Glyc.
En marge de ce forum, M. Zoubir Tabloul, Directeur général des Laboratoires Vitalcare, a expliqué au micro d’Esseha que «My Glic, c’est une application connectée permettant de transcrire les informations glycémiques du patient, directement sur l’application qui est téléchargée par le patient. Son utilité est qu’elle permet de remplacer la méthode classique, à savoir la transcription sur le carnet qui comporte beaucoup de risques, notamment pour les personnes âgées et les enfants en raison de valeurs erronées ou fantômes qui perturbent l’analyse par le médecin traitant du profil glycémique. L’avantage de cette application donc est que le profil glycémique du patient est tracé de manière très précise tout au long de la journée et tout au long de la période de prescription qui est de 3 mois. Et quand le médecin reçoit un profil glycémique précis, cela lui permet de prescrire un traitement précis et stabiliser le patient le plus rapidement possible », a-t-il indiqué. Il a également souligné que l’application est gratuite et disponible en pharmacie, à condition d’utiliser le lecteur connecté compatible avec les bandelettes Vitalcare.
De son côté, le Pr Samir Aouchiche, spécialiste en diabétologie au CHU Mustapha, a mis en lumière l’ampleur du problème en Algérie. « Le diabète de type 2 est en pleine expansion et concerne plus de 14 % de la population », a-t-il affirmé. Il a déploré que « plus des deux tiers des patients ne sont pas bien équilibrés », une situation qu’il attribue en grande partie à un manque d’éducation thérapeutique. Il a insisté sur le fait que de nombreux patients, notamment ceux sous insuline, peinent à ajuster correctement leurs doses faute de compréhension des résultats de leur auto-surveillance. À ses yeux, My Glyc représente une avancée concrète. « En remplaçant le carnet papier, l’application permet au patient de centraliser ses données glycémiques, de suivre leurs tendances, et d’échanger plus facilement avec son médecin ». Il a rappelé que certaines études montrent que l’usage d’outils connectés peut faire baisser l’hémoglobine glyquée de 0,5 à 0,8 % et diminuer les risques d’hyper ou d’hypoglycémie. « En facilitant le suivi, on améliore la qualité de vie du patient tout en réduisant les complications chroniques », a-t-il conclu.
Quant au Dr Mouadh Tabainet, Président de l’Association nationale des pharmaciens algériens (ANPHA), il a rappelé que la santé mobile, ou M-health, est un concept soutenu par l’OMS et la Fédération internationale de la pharmacie. « Aujourd’hui, près de 80 % de la population mondiale a accès à un smartphone ou à un appareil connecté. Ces outils sont donc une opportunité réelle pour améliorer le suivi de nombreuses pathologies ». Concernant My Glyc, il a souligné deux bénéfices majeurs. « D’une part, le patient comprend mieux sa maladie et devient acteur de son traitement. D’autre part, l’application favorise un parcours de soin collaboratif entre patient, médecin et pharmacien ». Il a exprimé le souhait de voir l’éducation thérapeutique faire partie des missions du pharmacien, ajoutant que « cette mission ne peut être efficace qu’en s’appuyant sur des données précises, comme celles fournies par des applications telles que My Glyc ».
Hassina Amrouni
