L’annonce faite cette semaine par l’équipe de chercheurs du Centre de lutte contre le cancer Eugène Marquis et le CHU de Rennes a de quoi redonner de l’espoir. Et pour cause, les chercheurs ont fait savoir à travers un communiqué qu’un nouveau traitement contre le cancer du foie est testé à Rennes dans le cadre d’une étude internationale.
Le traitement en question -immunothérapie cellulaire- consiste à « reprogrammer des globules blancs du patient pour qu’ils attaquent le cancer ».
Face aux dizaines de milliers de cas enregistrés chaque année, « le cancer du foie est l’un des plus difficiles à prendre en charge » ont attesté les spécialistes qui ont précisé qu’un essai de phase 1 avait été fait en novembre dernier pour traiter un patient français âgé de 59 ans et atteint d’un « hépatocarcinome » -forme la plus fréquente du cancer du foie- à un stade avancé chez qui les traitements habituels n’ont pas donné de résultats probants puisque ne parvenant pas à faire régresser la maladie. « Pour l’instant, le traitement s’est bien passé, il est toutefois trop tôt pour parler d’efficacité.
Les résultats ne pourront être connus qu’une fois l’étude terminée et analysée, d’ici 2 à 3 ans », a indiqué le professeur Roch Houot, du CHU de Rennes expliquant que la technique opérée consiste à « prendre des globules blancs du patient, qui normalement sont faits pour reconnaître les microbes, et à les reprogrammer en laboratoire pour reconnaître les cellules cancéreuses, avant de les réinjecter dans le sang », ajoutant encore que les lymphocytes sont « équipés à leur surface d’un petit récepteur qui les rend capables de reconnaître les cellules cancéreuses et de les détruire ».
De son côté, Samuel Le Sourd, oncologue au Centre Eugène Marquis, a relevé que la différence avec les formes d’immunothérapie « par anticorps qui sont des médicaments inertes », est que dans ce nouveau procédé « il s’agit de médicaments vivants, de cellules qui vont vivre à l’intérieur du patient et persister pendant plusieurs mois ou années pour lutter contre la tumeur, ce qui marque selon lui une nouvelle ère thérapeutique ».
Synthèse H.A.