Des chercheurs de l’Université de Californie ont levé le voile sur un mystère ancien concernant la préservation de la santé osseuse chez les femmes allaitantes. Une étude récente, publiée dans la prestigieuse revue Nature, révèle pour la première fois l’existence d’une hormone, nommée CCN3, capable de renforcer les os. Cette découverte pourrait ouvrir la voie à de nouvelles thérapies contre l’ostéoporose.
Le Mystère de l’Allaitement et de la Santé Osseuse
L’allaitement est un processus exigeant qui mobilise les réserves de calcium du corps pour la production de lait, sans pour autant compromettre significativement la masse osseuse des mères. Jusqu’à récemment, ce phénomène restait inexpliqué. La nouvelle recherche démontre que l’hormone CCN3, produite dans l’hypothalamus, joue un rôle crucial dans ce processus en augmentant la formation et la réparation osseuses.
Détails de la Découverte
Dirigée par Holly Ingraham, professeure de pharmacologie cellulaire moléculaire, l’étude a été menée sur des souris génétiquement modifiées et des cellules humaines. Les chercheurs ont découvert que CCN3 est produite uniquement chez les femelles allaitantes, où elle stimule les cellules souches du squelette pour renforcer les os. Cette hormone pourrait devenir une cible thérapeutique potentielle pour combattre l’ostéoporose, une maladie touchant une femme sur trois et un homme sur cinq de plus de 50 ans.
Implications et Perspectives
Les chercheurs sont enthousiastes quant aux implications de cette découverte. Bien que la recherche soit à ses débuts et que les effets de CCN3 n’aient pas encore été mesurés chez les femmes, les résultats promettent de nouvelles approches pour traiter diverses conditions osseuses, y compris l’ostéoporose, la réparation des fractures, et même les troubles génétiques comme l’ostéogenèse imparfaite.
Pilar Peris, rhumatologue à l’Hospital Clínic de Barcelone, et Esteban Jódar, endocrinologue à la Société espagnole d’endocrinologie et de nutrition, reconnaissent le potentiel de cette découverte mais appellent à la prudence, soulignant la nécessité de recherches supplémentaires pour confirmer ces résultats chez l’homme.
Cette avancée scientifique marque un pas important vers une meilleure compréhension de la santé osseuse féminine et ouvre de nouvelles perspectives pour le traitement des maladies osseuses. Si les études futures confirment ces découvertes, l’hormone CCN3 pourrait révolutionner la lutte contre l’ostéoporose et d’autres affections liées au squelette.
Nouhad Ourebzani