Et si la grasse matinée du samedi devenait une prescription médicale ? C’est ce que suggère une étude présentée lors du dernier Congrès de la Société européenne de cardiologie (ESC 2024), selon laquelle le simple fait de rallonger son temps de sommeil durant le week-end pourrait réduire jusqu’à 33 % le risque de décès lié à une maladie cardiovasculaire.
Réalisée sur un échantillon de plus de 90 000 participants suivis pendant quatorze ans dans le cadre de la cohorte britannique UK Biobank, cette étude a mis en évidence un bénéfice concret chez les personnes qui dorment peu en semaine — moins de six heures par nuit — mais parviennent à récupérer entre une et deux heures de sommeil supplémentaires durant leurs jours de repos. Un rattrapage modéré mais régulier qui, selon les auteurs, permettrait de compenser une partie des effets délétères du manque de sommeil chronique.
Les résultats, relayés par la revue Sleep, ouvrent la voie à une nouvelle approche de la prévention cardiaque, fondée non seulement sur l’alimentation et l’activité physique, mais aussi sur la gestion fine du repos.
À contre-courant de certaines idées reçues, les chercheurs précisent toutefois que dormir excessivement longtemps le week-end — au-delà de deux heures de récupération — n’apporte pas nécessairement de bénéfice supplémentaire, et pourrait même perturber les rythmes circadiens chez certains profils.
Alors que la société moderne valorise encore trop souvent la performance au détriment du sommeil, cette étude remet doucement les pendules à l’heure : dormir est un acte vital. Et parfois, il suffit d’un peu plus de sommeil le week-end pour offrir au cœur une chance de battre plus longtemps.
Nouhad Ourebzani
