En ce 3 décembre, nous célébrons la Journée internationale des personnes handicapées, l’occasion de rappeler les défis auxquels font face 1,3 milliard de personnes vivant avec un handicap, soit environ 15 % de la population mondiale. Parmi lesquelles, plus de 100 millions sont des enfants et 80 % vivent dans des pays en développement.
En Algérie, et selon l’Office National des Statistiques, environ 2 millions de personnes sont en situation de handicap. Le handicap moteur est le plus important (44 %), suivi du handicap lié à la compréhension et la communication (32 %) et du handicap visuel (24 %).
Tous ces chiffres illustrent l’ampleur des enjeux liés à l’inclusion, à la représentation et aux droits de cette population souvent marginalisée.
Le thème de cette année, « Amplifier le leadership des personnes handicapées pour un avenir inclusif et durable », met en lumière l’importance de leur participation active dans les décisions et initiatives qui les concernent. Au fil des décennies, leur mobilisation a permis des avancées significatives, notamment grâce à des initiatives favorisant l’accès universel aux services essentiels, le développement communautaire inclusif et la défense de leurs droits fondamentaux.
Depuis l’adoption en 2006 de la Convention relative aux droits des personnes handicapées, ratifiée par 185 pays, des efforts considérables ont été réalisés pour garantir leurs droits et leur bien-être. Cette dynamique s’inscrit dans des cadres globaux tels que le Programme de développement durable à l’horizon 2030, qui inclut explicitement les personnes handicapées dans sept de ses objectifs. Cependant, des défis subsistent : selon les Nations Unies, 50 % des personnes handicapées n’ont pas accès aux soins de santé en raison de leur coût, et des obstacles structurels persistent dans l’éducation, l’emploi et la participation politique.
La célébration de cette journée en 2024 coïncide avec des événements mondiaux cruciaux, notamment le prochain Sommet de l’avenir et le deuxième Sommet mondial pour le développement social. Ces rencontres visent à établir des feuilles de route pour un développement inclusif et résilient. Achim Steiner, Administrateur du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), a rappelé que l’inclusion va bien au-delà de l’accès au vote. Il a cité des exemples concrets, comme l’introduction de systèmes de langue des signes en Libye et les dialogues entre personnes handicapées et parlementaires au Népal, pour montrer comment la gouvernance inclusive peut transformer les vies : « Cette vision représente une étape cruciale vers un monde où chacun a la possibilité d’être l’architecte d’un avenir plus inclusif, plus juste et plus durable pour tous. »
Le Secrétaire général de l’ONU a également souligné les progrès réalisés grâce à la Stratégie des Nations Unies pour l’inclusion du handicap, lancée en 2019. Cette stratégie vise à intégrer pleinement les droits des personnes handicapées dans toutes les actions des Nations Unies, du siège aux terrains d’intervention. Le cinquième rapport annuel, présenté cette année, met en lumière les avancées mais aussi les défis persistants pour atteindre cet objectif.
Enfin, lors des événements commémoratifs de cette journée, une table ronde virtuelle réunira experts et défenseurs des droits des personnes handicapées pour discuter des défis émergents, notamment les effets de la crise climatique et les opportunités offertes par les nouvelles technologies.
Cette journée est une invitation à repenser notre modèle de société pour le rendre accessible et équitable pour tous. La transformation vers un monde inclusif ne peut se faire sans la voix, l’action et le leadership des personnes handicapées.
Hassina Amrouni