On est irritable en permanence, agité, stressé, fatigué ou hyperactif… Ce sont peut-être des troubles de la thyroïde. Méconnues du grand public en dépit de leur fréquence parmi les populations, en particulier chez les femmes, les maladies thyroïdiennes gagneraient à être vulgarisées afin que les personnes qui en sont atteintes puissent requérir une prise en charge adéquate.
On peut penser à tout lorsqu’on maigrit ou qu’on prend du poids, qu’on est épuisé ou qu’on s’emballe, qu’on est colérique, sauf à un problème lié à cette petite glande située à la base du cou, qui mesure six centimètres de haut et six centimètres de large et dont le poids ne dépasse pas 30 grammes.
Selon les spécialistes, une glande dont le rôle est de sécréter les hormones thyroïdiennes qui sont transportées dans le sang et sont réparties dans tout le corps pour remplir leur mission : celle de contrôler un nombre important de fonctions dans l’organisme (le rythme cardiaque, le transit, le poids, l’humeur, la concentration, la dépense énergétique, pour ne citer que celles-là).
On sait que l’iode est un élément indispensable à la fabrication de ces hormones. Les maladies de la thyroïde ne sont pas spécialement médiatisées à travers leurs symptômes, ce qui permettrait à tout un chacun de connaître ces dernières, de savoir ce qu’il faut faire les signes annonciateurs se manifestent, que ce soit en cas d’hyperthyroïdie ou en cas d’hypothyroïdie. Moins courante que la seconde, l’hyperthyroïdie survient lorsqu’il y a une production en trop grande quantité d’hormones par la glande thyroïde.
Elle touche généralement la tranche d’âge située entre 20 à 40 ans, mais on peut la constater même chez les personnes âgées et chez les enfants. Les causes sont peu connues, mais on évoque comme éventuelles raisons un trop plein d’iode (certains produits hormonaux et certains médicaments) et aussi cette affection auto-immune appelée maladie de Basedow, se déclarant à travers des anticorps qui accélèrent l’activité de la thyroïde, donc une hypersécrétion d’hormones thyroïdiennes et un fonctionnement trop rapide de tous les métabolismes.
Accélération du pouls en permanence, tremblement des mains, faiblesse musculaire, bouffées de chaleur, nervosité et irritabilité, sensation de chaleur et de soif… Un bilan hormonal, une échographie et une scintigraphie thyroïdienne sont nécessaires pour reconnaître une hyperthyroïdie qui, si elle n’est pas traitée, peut aboutir à des complications cardiaques, oculaires, psychiques, osseuses et musculaires.
Le médecin peut prescrire des médicaments spécifiques ou bien recommander une thérapie par l’iode radioactif ou le recours à une intervention chirurgicale lorsqu’elle n’est pas contre-indiquée. Quant à l’hypothyroïdie, elle est caractérisée par une production en quantité insuffisante d’hormones par la glande thyroïde.
Parmi les symptômes qui la définissent, on peut citer une fatigue constante, un ralentissement du rythme cardiaque, des douleurs articulaires et musculaires, une augmentation du taux de cholestérol, un gonflement à la base du cou (goitre), une frilosité anormale et une hypothermie, un gonflement du visage marqué parfois par des yeux globuleux, une baisse de l’appétit…
Pour détecter une hypothyroïdie, le malade doit se soumettre à un bilan sanguin et à une échographie, et en cas de confirmation, il doit prendre des hormones thyroïdiennes. Un traitement qui va l’accompagner durant toute sa vie.
Rachida Merkouche