Après la déclaration de l’urgence de santé publique de portée internationale par l’OMS

Ce qu’il faut savoir sur le Mpox, le virus qui menace le monde

Après la détection cette semaine des deux premiers cas de Mpox hors de Afrique – au Pakistan puis en Suède-, l’OMS a déclaré une « urgence de santé publique de portée internationale suite aux cas africains ». Il faut dire que la recrudescence de cas notamment en République démocratique du Congo (RDC) et « dans un nombre croissant de pays d’Afrique » est inquiétante, à plus d’un titre et le monde commence à prendre des mesures concrètes pour faire face à ce virus qui a entrainé 1456 décès, avec une augmentation de 160% du nombre des cas en 2024 comparé à l’année précédente.

Le Mpox, précédemment appelé variole du singe (on lui a changé de nom pour éviter toute stigmatisation ou connotation raciste) et également désigné sous le nom de variole simienne, est une maladie infectieuse d’origine zoonotique, transmise par les animaux aux humains et qui se propage, ensuite, entre ces derniers. Ce virus appartient à la famille des orthopoxvirus, la même famille que celle de la variole. C’est au Danemark, en 1958, que le virus est détecté pour la toute première chez des singes élevés pour la recherche (d’où son nom initial). Chez l’homme, le premier cas est détecté en 1970, en République démocratique du Congo (RDC).

Il existe deux grandes familles, dites « Clades », du virus. Le Clade I, plus meurtrier, est surtout présent en Afrique centrale, dans le bassin du Congo. Et le Clade II qui circule surtout en Afrique de l’Ouest.

Selon le Pr Antoine Gessain, spécialiste de la maladie, « les formes classiques africaines de la maladie sont le fruit du passage de l’animal à l’humain. L’enfant, après avoir joué avec un animal, contamine éventuellement son entourage proche. Mais les foyers épidémiques s’éteignent assez rapidement», cependant, les cas de transmissions exclusivement interhumaines qui ont émergé ces dernières années sont les plus préoccupants aujourd’hui.

En 2022, le Mpox a connu une épidémie majeure. La maladie s’est alors propagée dans plus d’une centaine de pays où elle n’était pas endémique. L’épidémie a décru grâce à la disponibilité du vaccin. Aujourd’hui, différentes catégories d’âge sont touchées par le virus, sans distinction et d’après l’OMS, en 2024, les enfants de moins de cinq ans représentent près de 40 % des cas de Mpox en RDC. Il faut savoir que le nouveau variant du Mpox qui est considéré comme plus contagieux et plus dangereux est celui qui nourrit le plus les inquiétudes des instances sanitaires mondiales.  « Nous faisons face à plusieurs épidémies avec différentes souches dans différents pays, avec différents modes de transmission et différents niveaux de risque », a notamment déclaré le directeur général de l’OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, dans une récente conférence de presse. Et suite à la détection du cas en Suède, jeudi dernier, l’OMS a encore averti : « Il est probable que d’autres cas importés de clade 1 soient enregistrés dans la région européenne au cours des prochains jours et des prochaines semaines ».

Quoi qu’il en soit, les moyens de se prémunir de ce virus existent et sont connus. Il faut savoir que la contamination entre humains se fait par voie cutanée, c’est-à-dire au contact direct avec les lésions ou les éruptions cutanées d’une personne infectée. Cela peut se produire par le toucher ou en ayant des contacts rapprochés. On peut également être contaminé en touchant des objets ou surfaces qui ont été en contact avec les fluides corporels ou les lésions d’une personne infectée (draps, vêtements, serviettes…). Bien que moins fréquente, une transmission par gouttelettes respiratoires est également possible, si une personne inhale des gouttelettes respiratoires contenant le virus, surtout lorsqu’il y a un contact étroit avec une personne infectée pendant une période prolongée. Enfin, il y a la transmission de l’animal à l’homme, toutefois, ce mode de transmission demeure moins courant que la transmission interhumaine.

Si, dans certains cas on a noté une absence de signes, à savoir que le virus est présent dans l’organisme, sans donner de symptômes, dans la majorité des cas, les premiers signes de la maladie apparaissent après une phase d’incubation. Ce sont essentiellement une grosse fièvre, des courbatures, des maux de gorge (cela ressemble à un syndrome grippal), avant de laisser apparaitre des adénopathies (ganglions disséminés). Après quelques jours, surgit une éruption cutanée qui aboutit à des vésicules qui disparaissent en deux à trois semaines, sans laisser de cicatrices. A noter qu’une forte douleur peut aussi être ressentie. Il faut savoir que des complications graves peuvent survenir, surtout chez les personnes immunodéprimées ou les jeunes enfants.

Concernant le traitement, il repose essentiellement sur des antiviraux, des analgésiques et des antipyrétiques pour soulager la douleur et la fièvre. Le repos et une bonne hydratation sont également recommandés car nécessaires. Pour ce qui est des vaccins contre la variole, ils sont utilisés à titre préventif offrant une efficacité d’au moins 85 %. Ils peuvent être proposés aux personnes à haut risque d’exposition, à savoir dans les régions où il existe des épidémies locales, ainsi qu’aux personnels de santé qui sont en contact avec les personnes infectées.

Enfin, les mesures préventives contre le Mpox doivent être rappelées. Avant toute chose, il est impératif d’isoler personnes contaminées. Le port du masque et de gants, ainsi que des pratiques d’hygiène rigoureuses, sont essentiels pour éviter la transmission du virus.

Hassina Amrouni

Ce site utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. Accept Read More