Refouler des malades et s’en tenir à la prise en charge des seuls cas urgents, c’est ce que font certains praticiens exerçant au sein des EPSP (établissements de proximité de santé publique). Leur souci est lié beaucoup plus au nombre de patients à examiner, se sentant lésés parce que n’étant pas secondés par un confrère.
Beaucoup en font les frais, comme cela a été le cas pour Chahinez qui s’est vue refuser l’accès au box par le médecin qui était en activité ce jour-là, en même temps que les autres malades présents dans le couloir d’attente. « J’avais une allergie cutanée et j’étais dans une situation d’inconfort intense.
Au moment où mon tour est arrivé, je suis entrée mais le médecin m’a fait savoir qu’elle ne pouvait pas m’ausculter et qu’elle ne devait prendre en charge que les cas qu’elle jugeait urgents. L’argument qu’elle avait avancé et qu’elle était seule et que, étant donné que le deuxième médecin était absent, elle n’avait pas à dépasser son quota de malades ».
La jeune fille est retournée à son travail mais son allergie ne cessait de prendre de l’ampleur. Les rougeurs s’étendaient sur tout son corps et les démangeaisons devenaient insupportables comme elle l’a souligné. « Mon visage était gonflé, ma peau enflammée. Ma responsable (pharmacienne) insistait pour que je retourne à l’EPSP (polyclinique située dans le même quartier).
Nouveau refus du même médecin en dépit de mon insistance et de mon état qu’elle voyait bien. Au moment où j’allais quitter la polyclinique, l’ambulancier qui est un client de la pharmacie où j’exerce m’a appelée et m’a demandé de rester. Il est entré dans le bureau du médecin puis en est sorti, avant de m’y introduire.
J’ai compris que c’est grâce à son intervention que j’ai pu avoir droit à une consultation ». Notre interlocutrice se dit choquée par le comportement de cette généraliste, comportement qu’elle juge discriminatoire.
Nadia Rechoud