La brucellose refait surface dans la commune de Mizrana, à une trentaine de kilomètres au nord du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou. Dix cas y sont déjà signalés. Une découverte qui inquiète les éleveurs de la région, d’autant plus que cette maladie, bien que connue dans cette zone, peut avoir des conséquences sanitaires graves si elle n’est pas contrôlée à temps. Les services vétérinaires de la direction des services agricoles ont réagi rapidement pour limiter la propagation et rappeler aux éleveurs les gestes à adopter pour éviter une catastrophe.
Brucellose : Qu’est-ce que c’est et pourquoi est-elle dangereuse ?
C’est une maladie infectieuse causée par des bactéries du genre Brucella, transmissible des animaux aux humains. Dans les élevages, elle touche principalement les bovins, ovins et caprins, provoquant des avortements, des baisses de production laitière et une altération de l’état de santé des troupeaux. Mais ce qui inquiète encore plus, c’est sa transmission à l’homme par contact direct avec les animaux contaminés ou par consommation de produits laitiers non pasteurisés. La brucellose humaine, aussi appelée « fièvre de Malte », entraîne de la fièvre, des douleurs articulaires, une grande fatigue et peut être très invalidante.
Comment s’est-elle introduite à Mizrana ?
Mizrana est une commune à forte tradition d’élevage, notamment caprin. La présence répétée de la brucellose laisse penser à un problème structurel, un manque de vaccination ou des pratiques sanitaires insuffisantes. Lorsque la maladie s’installe, elle peut être difficile à éradiquer, surtout si les règles de biosécurité ne sont pas respectées.
Mesures d’urgence pour contenir la maladie
Les services vétérinaires de la wilaya n’ont pas tardé à réagir en diffusant des consignes claires aux éleveurs. La première chose à faire, c’est de respecter scrupuleusement l’hygiène dans les étables. Les mains doivent être lavées fréquemment, les vêtements de travail désinfectés et le port de gants systématisé. Ce sont des gestes simples, mais qui peuvent éviter des contaminations inutiles.
Le problème de l’évacuation des déjections animales est aussi soulevé. Beaucoup d’éleveurs utilisent encore des jets d’eau à haute pression pour nettoyer les étables, une erreur monumentale qui disperse les bactéries dans l’air et contamine l’environnement. Les autorités insistent sur des méthodes de nettoyage plus sûres.
Le risque pour les consommateurs : Pourquoi il faut être vigilant avec les produits laitiers
La transmission de la brucellose se fait souvent par l’alimentation. Le lait cru et ses dérivés, comme le fromage frais et le petit-lait, sont les principaux vecteurs. Il est donc formellement déconseillé aux habitants de Mizrana et des environs de consommer ces produits sans pasteurisation. Cette recommandation concerne autant les éleveurs que les acheteurs qui se fournissent directement à la ferme.
Un appel à la responsabilité des éleveurs
Les vétérinaires recommandent aux éleveurs d’effectuer des analyses biologiques sur leurs animaux en cas de doute. Si un troupeau est contaminé, il ne doit en aucun cas fournir du lait aux collecteurs qui travaillent avec les laiteries. Des contrôles renforcés seront mis en place pour éviter que du lait contaminé n’arrive sur le marché.
Perspectives : Comment éviter une nouvelle flambée de brucellose ?
La prévention est la clé. Une vaccination systématique du cheptel et des campagnes de sensibilisation régulières doivent être mises en place. Les autorités locales doivent aussi aider les éleveurs à adopter des pratiques d’élevage plus sûres.
La brucellose est une maladie redoutable, mais elle n’est pas une fatalité. Avec de bonnes pratiques et une vigilance accrue, Mizrana peut éviter une catastrophe sanitaire majeure. Éleveurs, consommateurs, professionnels de santé : chacun a un rôle à jouer pour protéger la santé publique.
Nora S.