Étude néerlandaise : Un lien subtil entre intelligence et santé mentale chez les jumeaux

Une étude récente, publiée dans la revue Behavior Genetics, explore la relation entre intelligence et psychopathologie chez des jumeaux néerlandais, révélant une corrélation légère mais significative. Les résultats suggèrent que les individus dotés d’une intelligence supérieure ont un risque légèrement réduit de développer des troubles psychologiques, en raison de facteurs génétiques communs.

Les chercheurs, dirigés par Susanne Bruins, ont analysé un sous-groupe de 1 089 jumeaux du registre Young Netherlands Twin Register, une étude longitudinale qui suit des jumeaux depuis leur naissance. Parmi ce groupe, 262 paires de jumeaux monozygotes (identiques) et 281 paires de jumeaux dizygotes (fraternels) ont été étudiées pour déterminer les liens entre intelligence, mesurée par des tests de QI, et cinq aspects spécifiques de la psychopathologie : l’affect négatif, l’anxiété, le trouble oppositionnel avec provocation, l’autisme et le trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité (TDAH).

Les résultats ont montré que les jumeaux ayant une intelligence supérieure présentaient légèrement moins de symptômes psychopathologiques dans ces cinq domaines. Cependant, l’association, bien que statistiquement significative, est restée très faible. Cela indique que l’intelligence, bien qu’elle puisse offrir une certaine protection contre les troubles mentaux, n’est pas un prédicteur fort de la santé mentale.

L’une des découvertes les plus intéressantes de l’étude concerne le rôle des facteurs génétiques. Les chercheurs ont observé que l’association entre intelligence et certains troubles, comme l’anxiété, le TDAH et l’autisme, est en grande partie due à des influences génétiques communes. Cela signifie que les mêmes gènes qui favorisent une intelligence plus élevée pourraient également protéger contre le développement de ces troubles. Toutefois, cette relation n’est pas exclusivement génétique pour certains troubles, tels que l’anxiété et le trouble oppositionnel avec provocation, laissant entendre que des facteurs environnementaux ou développementaux pourraient également être en jeu.

En outre, l’étude a mis en évidence une variation de l’hérédité de l’anxiété et des émotions négatives en fonction du niveau d’intelligence. Plus précisément, l’hérédité de ces traits était plus élevée chez les individus ayant une intelligence inférieure à la moyenne. Cela suggère que, pour les enfants ayant un QI plus faible, les facteurs génétiques jouent un rôle plus prédominant dans le développement de troubles tels que l’anxiété. En revanche, chez les enfants plus intelligents, les facteurs environnementaux semblent avoir un impact plus significatif sur ces traits.

Malgré ces résultats, les chercheurs rappellent que l’association observée entre l’intelligence et la psychopathologie est extrêmement faible, presque négligeable, et que l’échantillon étudié était composé d’un groupe sélectionné de jumeaux, ce qui pourrait limiter la généralisation des conclusions à une population plus large. Néanmoins, cette étude apporte une contribution importante à la compréhension des liens complexes entre l’intelligence et la santé mentale, tout en soulignant l’importance de poursuivre les recherches pour démêler les influences génétiques et environnementales dans ce domaine.

En conclusion, si cette étude renforce l’idée que l’intelligence et la psychopathologie partagent certaines bases génétiques, elle montre aussi que l’intelligence ne garantit pas à elle seule une protection significative contre les troubles mentaux. Il reste essentiel d’examiner d’autres facteurs, tant génétiques qu’environnementaux, pour mieux comprendre et prévenir les psychopathologies chez les individus à différents niveaux d’intelligence.

Nouhad Ourebzani

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