Grossesse et jeûne du Ramadhan : entre précautions médicales et impératifs religieux

Invitée d’un nouvel épisode de l’émission « Sahtek Bin Yeddik », le Dr Radia Meghniche, gynécologue, a abordé un sujet essentiel : la grossesse et le jeûne du Ramadhan.
« Les femmes en début de grossesse qui souffrent de vomissements incoercibles, de fatigue intense ou de vertiges ont la permission de ne pas jeûner. Mieux encore, il leur est formellement contre-indiqué d’observer le jeûne, car cela risque de provoquer un déséquilibre du ionogramme », a affirmé le Dr Meghniche, précisant que dans tous les cas, « il est impératif de consulter son médecin traitant, seul habilité à évaluer la capacité de la patiente à jeûner en toute sécurité ».
Lorsqu’une femme enceinte est en mesure de jeûner, « elle doit veiller à adopter une alimentation équilibrée et à s’hydrater correctement », toutefois, certaines situations particulières imposent des restrictions, a encore fait savoir la spécialiste.
« Les femmes enceintes présentant des pathologies associées, comme le diabète ou l’hypertension, doivent être particulièrement vigilantes ». Pour celles souffrant d’un diabète gestationnel sous simple régime alimentaire, « le jeûne peut être envisageable sous réserve d’un suivi médical strict permettant de surveiller la glycémie », a relevé l’intervenante. En revanche, « les femmes diabétiques sous insuline ne doivent pas jeûner. La nécessité de respecter des horaires fixes pour les injections et le risque d’hypoglycémie ou d’hyperglycémie exposent la mère et le fœtus à des complications graves, telles que la mort in utero ou l’avortement spontané », a encore mis en garde le Dr Meghniche.
De même, « les femmes souffrant d’hypertension artérielle sous traitement ne doivent pas jeûner, car elles doivent respecter des horaires précis pour la prise de leurs médicaments. Le non-respect de ces prescriptions peut entraîner un pic hypertensif ou une éclampsie. » Chez les femmes en fin de grossesse, « un jeûne mal adapté peut provoquer un hématome rétro-placentaire, mettant en danger la vie du bébé et de la mère. »
Quant aux femmes enceintes souffrant d’anémie sévère, « elles ne doivent pas jeûner, car cela risquerait d’aggraver leur état, entraînant des conséquences telles qu’un retard de croissance fœtale ou un faible poids de naissance », a-t-elle fait savoir, avant d’ajouter qu’elles doivent privilégier « une alimentation variée et équilibrée, sans compter uniquement sur les compléments alimentaires pour compenser les carences. Ces derniers doivent être pris uniquement sur avis médical ». Il en va de même pour la vitamine D : « avant toute supplémentation, il est indispensable de réaliser des analyses pour évaluer un éventuel déficit ».
Enfin, le Dr Meghniche a rappelé que « toute femme enceinte doit consulter son médecin avant de prendre un traitement, quel qu’il soit, et doit respecter scrupuleusement ses rendez-vous de suivi, y compris pendant le Ramadhan. La santé de la mère et du bébé en dépend ».
Hassina Amrouni

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