La Flexibilité : Un Facteur Clé pour une Longévité Optimale ?

Alors que l’exercice physique est depuis longtemps reconnu pour ses bienfaits sur la santé et la longévité, une nouvelle étude brésilienne met en lumière un élément souvent négligé : la flexibilité. Ce facteur pourrait-il être aussi essentiel à notre survie que la force ou l’endurance ?

Lorsqu’on pense à la flexibilité, l’image de la Capoeira, cet art martial acrobatique venu du Brésil, pourrait nous venir à l’esprit. Ce sport exige une souplesse extraordinaire, et il n’est donc pas surprenant que des chercheurs brésiliens se penchent sur cette question. Claudio Gil Soares de Araújo, de la Clinique de médecine de l’exercice de Rio de Janeiro, a dirigé une étude qui pourrait bien changer notre perception de la longévité.

L’histoire de cette recherche commence de manière inattendue. Ce n’est pas la Capoeira, mais la fascination pour Olga Korbut, gymnaste soviétique légendaire des Jeux olympiques de 1972, qui a inspiré Araújo. L’extraordinaire souplesse de Korbut, à l’instar de celle de Simone Biles aujourd’hui, a captivé Araújo, lui-même judoka et nageur. Cinq ans plus tard, il commence à s’intéresser professionnellement à la flexibilité en développant un test d’évaluation, le Flexitest.

Le Flexitest, selon Araújo, est le premier outil permettant de calculer un score global de flexibilité. Après avoir évalué plus de 10 000 personnes âgées de 6 à 100 ans, Araújo a pu établir une corrélation frappante : une faible flexibilité est liée à une espérance de vie réduite.

L’étude, menée sur 3 139 personnes âgées de 46 à 65 ans sur une période de près de 13 ans, a révélé des résultats fascinants. Araújo et son équipe ont constaté que les hommes et les femmes ayant un indice de flexion faible avaient respectivement un risque de décès 1,87 et 4,78 fois plus élevé que ceux ayant un indice élevé. En d’autres termes, être flexible pourrait bien être un gage de longévité.

Pour Jan Wüstenfeld, de l’Institut des sciences appliquées de l’entraînement de l’Université de Leipzig, ces résultats ne sont pas surprenants. Il établit un parallèle avec une étude britannique qui a montré que la vitesse de marche dans les maisons de retraite était liée à la longévité. Plus une personne est flexible, plus elle a de chances de vivre longtemps.

Cependant, Araújo lui-même rappelle que cette corrélation ne prouve pas une causalité directe. En d’autres termes, bien qu’un indice de flexibilité élevé soit associé à une plus longue espérance de vie, il n’est pas certain que la flexibilité soit la cause directe de cet allongement. Néanmoins, il recommande d’inclure des exercices de flexibilité dans nos routines quotidiennes.

Wüstenfeld voit dans cette étude une opportunité pour repenser notre approche du sport. Plutôt que de se concentrer uniquement sur l’endurance ou la musculation, il suggère d’ajouter des séances de yoga ou d’étirement régulières. Ces pratiques pourraient bien être la clé pour une meilleure santé et une vie plus longue.

Nouhad Ourebzani

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