La perte en mosaïque du chromosome Y : un facteur de risque sous-estimé après une angiographie coronarienne

Une étude récente publiée dans le European Heart Journal met en lumière un facteur de risque méconnu, mais potentiellement déterminant, pour la santé cardiovasculaire des hommes : la perte en mosaïque du chromosome Y (mLOY). Selon ces travaux, cette anomalie génétique serait associée à une augmentation significative du risque de mortalité après une angiographie coronarienne.

La mLOY désigne la disparition partielle du chromosome Y dans certaines cellules sanguines, un phénomène courant chez les hommes âgés. Si cette altération génétique a déjà été liée à des pathologies liées au vieillissement, comme le cancer ou les maladies neurodégénératives, son lien direct avec la mortalité cardiovasculaire restait jusqu’à présent peu exploré.

Les chercheurs ont analysé les données d’un large panel de patients masculins ayant subi une angiographie coronarienne, une procédure utilisée pour détecter des rétrécissements ou des blocages dans les artères coronaires. Les résultats sont sans équivoque : les hommes présentant une mLOY affichaient un risque de mortalité nettement supérieur à ceux dont le chromosome Y restait intact.

Bien que les mécanismes biologiques exacts restent à élucider, des études expérimentales suggèrent que la perte du chromosome Y dans les cellules hématopoïétiques pourrait favoriser le développement d’une fibrose cardiaque diffuse, entraînant à terme une insuffisance cardiaque. Cette hypothèse offre une piste plausible pour expliquer l’augmentation du taux de mortalité observée chez les patients affectés.

Au-delà des implications scientifiques, cette découverte soulève des questions cruciales en matière de prise en charge clinique. La mLOY pourrait devenir un biomarqueur essentiel pour identifier les patients à haut risque de complications cardiovasculaires post-opératoires. Une telle avancée ouvrirait la voie à des stratégies de prévention et de traitement plus ciblées, adaptées aux profils génétiques individuels.

En révélant l’impact potentiel d’une anomalie génétique longtemps négligée, cette étude souligne l’importance d’intégrer les facteurs génétiques dans les évaluations de risque cardiovasculaire. À terme, cette approche pourrait contribuer à affiner les protocoles de suivi et à améliorer les perspectives de survie des patients les plus vulnérables.

Nouhad Ourebzani

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