On parle souvent du rhumatisme comme d’une seule maladie. En réalité, le mot désigne un ensemble de troubles très différents, qui vont de la simple raideur articulaire à des inflammations sévères pouvant toucher plusieurs organes. À l’occasion de la Journée mondiale du rhumatisme, célébrée le 12 octobre, les spécialistes rappellent que, malgré son image ancienne, cette maladie a beaucoup changé : on ne la subit plus comme avant.
Pendant longtemps, le rhumatisme était synonyme de fatalité. On évoquait « la maladie des vieux », celle qui finit toujours par gagner, lentement mais sûrement. Aujourd’hui, la recherche et la technologie ont bouleversé cette réalité. Les médecins disposent d’outils d’imagerie beaucoup plus précis, comme l’échographie ou l’IRM, capables de repérer les signes d’inflammation avant même que les articulations ne soient endommagées. Ce dépistage précoce permet de traiter plus vite, et souvent plus efficacement.
Autre révolution : les traitements. Finies les approches purement symptomatiques. Les biothérapies, mises au point ces dernières années, ciblent directement les mécanismes de l’inflammation. D’autres médicaments, dits inhibiteurs de JAK, vont encore plus loin en agissant au cœur même des cellules. Résultat : de nombreux patients peuvent aujourd’hui mener une vie presque normale, à condition de suivre leur traitement avec régularité.
Mais la question du diagnostic rapide reste centrale. Trop de personnes vivent des mois, parfois des années, avec des douleurs qu’elles attribuent à la fatigue, à l’âge ou à une mauvaise posture. Or, les spécialistes insistent : les premiers mois sont décisifs. Plus la maladie est détectée tôt, plus les chances de bloquer son évolution sont grandes.
Certains facteurs de risque sont désormais connus. Le tabac, par exemple, aggrave plusieurs formes de rhumatisme inflammatoire. L’hérédité entre aussi en jeu, mais sans tout expliquer. Le mode de vie, l’environnement, le stress ou le manque d’activité physique jouent souvent un rôle déclencheur.
Face à ces constats, les campagnes de sensibilisation prennent une nouvelle importance. Leur message est simple : écouter son corps, ne pas banaliser la douleur et consulter tôt. Car le rhumatisme n’est plus une condamnation, mais une maladie que la médecine apprend à maîtriser.
Grâce aux progrès des traitements et du diagnostic, la douleur recule et la vie reprend. Et derrière chaque patient soulagé, c’est une idée ancienne qui s’efface : celle selon laquelle vieillir, c’était forcément souffrir.
Ouiza Lataman
